Rapport de surveillance

Nous sommes heureux de présenter ce rapport portant sur la surveillance des maladies infectieuses transmissibles par le sang. Une surveillance exercée de façon rigoureuse et en temps opportun est indispensable à la sécurité des réserves de sang. Cette surveillance comprend un suivi des marqueurs de maladies transmissibles faisant l’objet de tests de dépistage (notamment les infections bactériennes), des enquêtes sur les signalements d’infections possiblement transmises par transfusion ainsi que des analyses prospectives visant à déceler tout agent pathogène susceptible de constituer un risque. 

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Rapports précédents :  20212022, 2023

Auteur : Sheila O'Brien, PhD

Date de publication : 30 octobre, 2025

Résumé

Le présent rapport annuel porte sur la surveillance des maladies infectieuses transmissibles par le sang et des menaces émergentes pour l’année civile 2024. Une surveillance exercée de façon rigoureuse et en temps opportun est essentielle à la sécurité des réserves de sang. La surveillance des marqueurs de maladies transmissibles détectables dans le sang est essentielle aux enquêtes sur les signalements de transmission éventuelle par transfusion. L’analyse prospective de tout agent pathogène susceptible de constituer un risque assure l’état de préparation continue. Le rapport porte également sur la surveillance des risques de nature non infectieuse liés à certains aspects de la santé et de la sécurité des donneurs. 

Surveillance des risques infectieux

Pour déceler les composants sanguins infectieux et empêcher leur transfusion, nous utilisons les tests de dépistage les plus à jour. En 2024, le taux de maladies transmissibles pour 100 000 dons allogéniques (en vue de transfusions sanguines directes) est demeuré très bas : 0,4 pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH); 7,3 pour le virus de l’hépatite C (VHC); 8,0 pour le virus de l’hépatite B (VHB); 1,9 pour le virus T lymphotrope humain (HTLV); et 12,2 pour le virus de la syphilis. Les tests de dépistage sélectif de donneurs exposés à un risque d’infection par la maladie de Chagas n’ont révélé aucun don contaminé et il y a eu six résultats positifs au test de dépistage du virus du Nil occidental (VNO), ce qui est semblable aux années précédentes. Selon les estimations actuelles, les risques résiduels d’infection par transfusion de sang potentiellement contaminé sont très faibles au Canada : un sur 13,2 millions de dons pour le VIH, un sur 72,1 millions de dons pour le VHC et un sur 4,1 millions de dons pour le VHB. Les enquêtes de retraçage de receveurs et de donneurs n’ont révélé aucune infection par transfusion. Depuis 2016, près de la moitié des dons qui se sont révélés positifs au VIH étaient du sous-type non-B, soit le plus courant chez les hétérosexuels. Le génotype le plus courant pour le VHB était D, suivi de A, B et C. Ces génotypes sont courants dans certaines parties du monde et reflètent probablement la diversité des immigrants au Canada. Les génotypes les plus courants pour le VHC étaient un et trois. Les génotypes viraux observés chez les donneurs ne sont pas très différents de ceux de la population canadienne en général.

Le plasma recueilli par aphérèse sert à la fabrication de produits de fractionnement plasmatiques, tels que les gammaglobulines intraveineuses (IgIV) et l’albumine. En 2024, 122 214 dons de plasma d’aphérèse ont été recueillis, la plupart provenant de donneurs réguliers (96 %). Les taux de maladies transmissibles pour 100 000 dons de plasma d’aphérèse étaient très bas : 0 pour le VIH, 2,5 pour le VHC, 7 pour le VHB, 4 pour le HTLV et 3,3 pour la syphilis. 

Tous les donneurs qui reçoivent un résultat positif à un test de dépistage des infections transmissibles par transfusion en sont avisés par la poste et, parfois, par téléphone. Les entretiens subséquents avec ces donneurs révèlent que ces avis sont efficaces, car la majorité des donneurs avaient pris connaissance de leur résultat positif. La plupart sont surpris des résultats et obtiennent des soins médicaux.  

En 2024, on réduisait la teneur en agents pathogènes des plaquettes obtenues par extraction dans toutes les régions, ce qui a presque totalement éliminé le risque de contamination bactérienne. Depuis mai 2024, la teneur en agents pathogènes des plaquettes d’aphérèse est également réduite. En de rares occasions, des plaquettes dont la teneur en agents pathogènes n’a pas été réduite peuvent être distribuées pour des contre-indications cliniques liées aux solutions additives de réduction des pathogènes. Une croissance bactérienne a été détectée dans quatre produits plaquettaires d’aphérèse dont la teneur en agents pathogènes n’avait pas été réduite avant mai. Parmi les 495 donneurs potentiels de cellules souches du sang périphérique ou de moelle osseuse testés, aucun ne s’est révélé positif à un marqueur révélant la présence d’une maladie infectieuse. Des 290 échantillons de cellules souches provenant de mères qui ont fait un don de sang de cordon (sang contenu dans le cordon ombilical et le placenta) après leur accouchement, aucun n’a donné de résultat positif à un marqueur révélant la présence d’une maladie infectieuse. Depuis 2014, les donneurs ayant obtenu des résultats faussement réactifs ou non confirmés au VIH, au VHC ou au VHB ont la possibilité de fournir un échantillon après 6 mois et de recommencer à donner si tous les tests de dépistage sont négatifs. De plus, le 16 janvier 2023, le programme de réadmission des donneurs a été étendu aux donneurs qui avaient obtenu des résultats faussement réactifs au HTLV ou à la syphilis. En date du 31 décembre 2024, près de 4 000 donneurs ont pu recommencer à donner et ont fait plus de 40 000 dons. Le programme de réadmission des donneurs se fait dans le cadre d’un système d’approvisionnement sécuritaire et contribue positivement au bassin de donneurs. Suivant l’élimination des exclusions attribuables aux séjours dans des pays ayant déjà posé un risque d’infection à une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, plus de 13 000 donneurs préalablement exclus ont été réadmis et environ 8 000 nouveaux donneurs ont fait un don.

Analyses prospectives

Par le passé, des analyses prospectives et des rapports trimestriels ont été produits au sein de la Société canadienne du sang en vue de surveiller les matrices de pathogènes émergents dans le sang et les cellules souches. Ces activités visent à recueillir des données sur différentes variables, ce qui permet à la Société canadienne du sang de se préparer à l’évolution des risques liés à la sécurité et à la suffisance des réserves de sang. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la Société canadienne du sang a remarqué un changement dans le paysage de l’information, en particulier à la fin de 2024. Ainsi, cette même année, elle a commencé à planifier l’intégration d’une fonction d’analyse prospective au développement des fonctions du Laboratoire de découverte et de surveillance (LDS). Ce travail se poursuit en 2025. 

Le risque de babésiose, une maladie due à un parasite véhiculé par les tiques, demeure sous surveillance. Le parasite, Babesia microti, semble être au premier stade de son installation à quelques endroits au Canada, en particulier au Manitoba. En ce qui concerne le paludisme (malaria), les personnes qui ont voyagé ou résidé dans des régions touchées sont temporairement écartées du don de sang en raison du risque associé à la maladie. Par ailleurs, une période de non-admissibilité de trois semaines est appliquée à toute personne ayant voyagé dans une région autre que le Canada, le territoire continental des États-Unis, Hawaï et l’Europe continentale afin de réduire le risque d’infections découlant de courts voyages, comme l’infection par le Zika.

Sélection basée sur les pratiques sexuelles

Le 11 septembre 2022, la période d’exclusion de trois mois visant les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes a été supprimée et remplacée par des critères d’admissibilité basés sur des questions relatives aux risques sexuels, questions auxquelles doivent répondre tous les donneurs, peu importe leur sexe ou leur orientation sexuelle. Depuis, sept dons allogéniques et un don de plasma d’aphérèse ont obtenu un résultat séropositif. Le taux de séropositivité est semblable au taux obtenu avant le changement de critère. Depuis l’adoption des nouveaux critères, 0,1 % des donneurs étaient temporairement exclus en vertu des nouvelles questions relatives aux comportements sexuels. Selon les sondages réalisés auprès des donneurs avant et après l’application des critères, la conformité aux nouvelles questions de sélection était sous-optimale. En effet, 0,86 % des donneurs ont répondu par l’affirmative aux questions relatives aux risques sexuels avant l’adoption des nouveaux critères (lorsque la plupart étaient admissibles au don) et 0,76 % y ont répondu par l’affirmative après l’adoption des nouveaux critères alors qu’ils auraient dû être exclus. Des médicaments de prophylaxie préexposition (PPrE) peuvent être utilisés pour prévenir une infection au VIH chez les personnes à risque. Les donneurs qui ont utilisé la PPrE par voie orale au cours des quatre derniers mois sont exclus en raison du risque d’obtenir des résultats faussement négatifs (la prise de médicaments de PPrE par voie injectable, méthode approuvée au Canada en mai 2024, entraîne une exclusion de deux ans). Les échantillons testés pour la PPrE n’ont révélé aucune preuve d’utilisation de ces médicaments chez les hommes ayant fait un premier don ou chez les donneurs séropositifs, mais 2,3 % des échantillons ayant obtenu un résultat positif d’infection à la syphilis et 12,2 % des échantillons des donneurs exclus pour avoir utilisé la PPrE lors d’un don antérieur ont obtenu des résultats positifs pour la PPrE. Cela démontre la complexité des messages concernant les dons et le recours à la PPrE, qui sont contraires aux messages diffusés par les prestataires de soins de santé et les autorités de santé publique en ce qui a trait à la prise de médicaments de PPrE pour réduire le risque d’infection au VIH. Toutefois, malgré la non-conformité révélée par ces deux études, à ce jour, le taux de séropositivité des donneurs demeure stable et faible, comme il est mentionné ci-dessus.

Sécurité des donneurs

Les réactions indésirables liées aux dons en eux-mêmes sont rares. Les plus courantes sont les réactions vasovagales (évanouissement) et les bleus. Les réactions vasovagales sont plus fréquentes chez les personnes qui font un premier don et chez les jeunes femmes. Les femmes sont plus souvent exclues que les hommes pour cause d’un faible taux d’hémoglobine. Les femmes doivent attendre 84 jours – contre 56 jours pour les hommes – avant de faire un autre don de sang total afin que leur taux de fer puisse se rétablir. Depuis 2023, les femmes qui en sont à leur 10e, 20e, 30e, etc., don doivent subir un test de ferritine, soit une mesure du taux de fer dans le sang qui permet de déceler une carence en fer avant que le taux d’hémoglobine ne chute. Si leur taux de ferritine était faible (≤ 24 µg/L), les donneuses devaient s’abstenir de faire un don pendant au moins six mois et consulter un professionnel de la santé pour subir d’autres tests et obtenir des conseils concernant la prise de suppléments de fer. Environ un quart de ces donneuses avaient un faible taux de ferritine, même si leur taux d’hémoglobine était normal au moment de faire leur don. Ce taux inférieur à la normale était associé à une fréquence de don plus élevée. Après 18 mois, 75 % des donneuses dont le taux de ferritine était faible ont été réadmises contre 86 % des donneuses dont le taux de ferritine était normal ou élevé. La durée de la période d’exclusion attribuable à un faible taux d’hémoglobine a été réduite et leur réadmission prenait plus de temps. Il est important de vérifier le taux de ferritine des donneurs pour s’assurer que leur taux de fer est normal et protéger leur santé.

Démographie des donneurs

La plupart des dons de sang total proviennent de personnes qui ont déjà donné. Un peu plus de la moitié proviennent d’hommes et environ un quart, de personnes âgées de plus de 60 ans. Environ 45 % des dons proviennent de l’Ontario. Selon les réponses à une question volontaire concernant la race ou l’ethnicité, plus d’un quart des dons de sang total proviennent de personnes noires, autochtones ou racisées. La plupart des dons de plasma d’aphérèse proviennent de personnes qui ont déjà donné. Même si un quart des donneurs de plasma d’aphérèse sont âgés de plus de 60 ans, ils sont responsables d’environ 40 % des dons. Un peu plus de la moitié des dons proviennent de l’Ontario et un peu moins d’un quart proviennent de personnes noires, autochtones ou racisées.

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Introduction

Préserver le sang des risques de contamination exige une approche multidimensionnelle. L’information en ligne destinée aux donneurs et les dépliants qu’ils doivent lire sur place avant de faire un don décrivent les facteurs de risque de maladies transmissibles et indiquent dans quels cas les gens doivent s’abstenir de faire un don. Avant de donner du sang, chaque donneur doit remplir un questionnaire médical qui comprend des questions sur les facteurs de risque de maladies transmissibles. Le donneur doit ensuite rencontrer un membre du personnel qualifié qui détermine s’il peut donner du sang. Tous les dons sont soumis au dépistage de marqueurs d’agents pathogènes transmissibles par transfusion : le VIH, le VHB, le VHC et le virus de la syphilis. Tous les dons à l’exception de certains dons de plasma d’aphérèse sont soumis au dépistage du HTLV (virus qui peut entraîner une leucémie, quoique ces cas soient rares). Pour ce qui est du VNO, tous les dons sont soumis à un test de dépistage pendant la période à risque, soit le printemps, l’été et l’automne; l’hiver, seules les personnes qui ont voyagé à l’étranger sont testées. Un test de dépistage de la maladie de Chagas (transmise par une piqûre d’insecte d’Amérique latine) est effectué pour les donneurs à risque. La technique de réduction de la teneur en agents pathogènes a été graduellement mise en œuvre pour les produits plaquettaires. 

La surveillance se rapporte à une vigilance continue relative à des problèmes de santé bien définis au moyen de collecte systématique, de consolidation et d’évaluation de données pertinentes. Elle comprend un contrôle des tests effectués pour dépister les maladies transmissibles chez les donneurs, des enquêtes sur les maladies infectieuses possiblement transmises aux transfusés et se rapporte aux analyses prospectives visant à déceler les nouveaux agents pathogènes et les pathogènes réémergents. Quant à l’analyse prospective, elle consiste en un examen prospectif systématique des données qui permet de repérer des événements, des risques et des menaces émergents ou réémergents mal définis et potentiellement majeurs en vue d’orienter les activités de préparation et de soutenir les processus de prise de décision. Il est également essentiel de surveiller la sécurité des donneurs. Bien que la surveillance soit effectuée en temps réel tout au long de l’année, la publication du bilan est souvent légèrement retardée par les différentes étapes de la vérification finale. Le présent rapport décrit l’approche adoptée par la Société canadienne du sang en matière de surveillance des agents pathogènes transmissibles par le sang, des menaces infectieuses et de la sécurité des donneurs, et contient les données de l’année civile 2024.

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Surveillance des donneurs de sang

La figure 1 présente le nombre de dons allogéniques (sang total, plaquettes et plasma-aphérèse pour transfusion) effectués par des donneurs réguliers et des primo-donneurs (personnes qui font un don pour la première fois). La majorité des dons – 89,8 % – proviennent de donneurs réguliers. De 2019 à 2021, la proportion de dons provenant de primo-donneurs a suivi une courbe descendante – 11,1 % en 2019, 9,8 % en 2020, et 8,3 % en 2021 –, mais cette tendance se renverse, car en 2022, la proportion de dons de primo-donneurs s’est élevée à 9,5, à 10,1 % en 2023 et à 10,2 % en 2024.

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Figure 1. Dons allogéniques, 1990-2024 Remarque : Les données relatives aux dons de plasma par aphérèse servant à la préparation de produits fractionnés figurent dans un autre rapport.
Figure 1. Dons allogéniques, 1990-2024
Remarque : Les données relatives aux dons de plasma par aphérèse servant à la préparation de produits fractionnés figurent dans un autre rapport.

Agents pathogènes « classiques »

L’annexe I présente en détail les tests de dépistage utilisés et leur date d’entrée en vigueur. Le tableau 1 montre le nombre de dons infectés et les taux d’infection pour 100 000 dons par groupe démographique en 2024. La plupart du temps, les maladies transmissibles sont présentes chez les primo-donneurs; ces personnes n’ont été soumises à aucun dépistage auparavant et ont pu être infectées n’importe quand. Il y a eu trois dons de sang allogéniques positifs au VIH en 2024. Pour le VIH, le nombre de dons positifs a varié entre zéro et quatre par année au cours des cinq dernières années. Le taux d’infection pour 100 000 dons est resté stable pour le VIH et réémergent le taux d’infection des dons de donneurs réguliers est extrêmement faible (voir l’annexe II). Contrairement aux années précédentes, en 2024, le taux d’infection au HTLV des hommes était semblable à celui des femmes, bien que ces deux taux demeurent toujours faibles. Même si les hommes et les femmes acquièrent le HTLV de leur mère lors de l’accouchement ou de l’allaitement, la transmission sexuelle est plus courante de l’homme à la femme que de la femme à l’homme. C’est pourquoi ce taux a tendance à être légèrement plus élevé chez les femmes pour la plupart des années. Chez les primo-donneurs, la tendance est à la hausse pour les dons positifs au VHB, au VHC et à la syphilis. Elle est également à la hausse chez les donneurs réguliers dans le cas de la syphilis. Le Canada est considéré comme un pays à faible prévalence pour le VHB et le VHC. Les infections à ces deux virus sont plus courantes chez les immigrants provenant de pays à prévalence élevée où le risque de transmission associé aux accouchements et aux procédures médicales, aux contacts domiciliaires et aux contacts sexuels est plus élevé. En outre, il se peut que la vaccination de routine contre le VHB ne soit pas offerte dans ces pays. Comme la Société canadienne du sang s’efforce d’être plus inclusive envers les donneurs de différents groupes ethniques et nationalités, il n’est pas surprenant que quelques dons supplémentaires soient positifs au VHB et au VHC. Le traitement curatif du VHC est offert depuis 2014 et largement disponible au Canada depuis 2016. Comme l’indique la figure 2 ci-dessous, le pourcentage est à la baisse dans le cas des dons de primo-donneurs positifs aux anticorps contre le VHC et positifs au VHC suivant un test d’amplification des acides nucléiques (TAAN), ce qui indique la présence d’une infection active. Ainsi, l’augmentation totale du nombre de premiers dons positifs au VHC au cours des dernières années est probablement attribuable à d’anciennes infections qui ont été traitées ou qui se sont résorbées spontanément. Le taux d’infection à la syphilis pour 100 000 dons (primo-donneurs et donneurs réguliers) est passé de 4,1 en 2019 à 9,8 en 2020, 6,7 en 2021, 10,7 en 2022, 10,4 en 2023 et a maintenu sa tendance vers la hausse avec 12,2 en 2024. Les cas de syphilis augmentent dans la population générale, mais les taux ne sont pas directement comparables, car les cas communautaires signalés par la santé publique concernent principalement les personnes qui avaient des raisons de se faire tester (généralement les nouvelles infections avec symptômes), alors que les donneurs de sang ayant obtenu un résultat de test positif à la syphilis comprennent à la fois les personnes qui ne sont pas conscientes de leur infection et celles qui ont pu être infectées et guéries dans le passé. Il est peu probable que la syphilis puisse être transmise par transfusion en raison des méthodes modernes de traitement du sang.

 

Tableau 1. Dons infectieux confirmés et taux de prévalence pour 100 000 dons allogéniques, en 2024. 

Caractéristiques Nombre de dons Pourcentage des dons VIH VHC VHB HTLV Syphilis
Pos Taux Pos Taux Pos Taux Pos Taux Pos Taux
Type de donneur 
   Primo- 82,186 10.20 2 2.43 57 69.35 60 73.01 14 17.03 70 85.17
   Régulier 723,339 89.80 1 0.14 2 0.28 4 0.55 1 0.14 28 3.87
Sexe
   Femme 324,725 40.31 1 0.31 16 4.93 17 5.24 6 1.85 15 4.62
   Homme 480,800 59.69 2 0.42 43 8.94 47 9.78 9 1.87 83 17.26
Âge
   17-29 107,277 13.32 1 0.93 4 3.73 9 8.39 1 0.93 25 23.30
   30-39 140,999 17.50 0 - 9 6.38 7 4.96 6 4.26 27 19.15
   40-49 149,119 18.51 1 0.67 14 9.39 25 16.77 3 2.01 29 19.45
   50+ 408,129 50.67 1 0.25 32 7.84 23 5.64 5 1.23 17 4.17
Total 805,525 100 3 0.37 59 7.32 64 7.95 15 1.86 98 12.17

Remarque : Les résultats des tests de confirmation de quatre anti-VHC sur les 59 dons positifs se situaient juste au-dessus du seuil minimal, ce qui suppose que des infections ont été traitées dans un passé lointain ou que certains tests étaient faussement positifs. 
Pos = positif ; 
virus de l’immunodéficience humaine (VIH); virus de l’hépatite C (VHC); virus de l’hépatite B (VHB); virus T‑lymphotrope humain (HTLV).

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Figure 2. Pourcentage de dons positifs anti-VHC également positifs au VHC suivant un TAAN, 2000-2024.
Figure 2. Pourcentage de dons positifs anti-VHC également positifs au virus de l’hépatite C (VHC) suivant un TAAN, 2000-2024.

Toutes les unités contenant des agents pathogènes transmissibles sont détruites. Le plus grand risque provient de donneurs infectés juste avant de faire leur don : l’infection est alors trop récente pour être dépistée. La période pendant laquelle l’infection est indétectable est appelée « fenêtre sérologique ». Grâce aux techniques actuelles de dépistage, la fenêtre sérologique est très courte. Pour le VIH et le VHC, l’infection peut être dépistée dans les deux semaines suivant la contamination au moyen d’un test d’amplification des acides nucléiques (TAAN); pour le VHB, dans le mois qui suit. Le risque résiduel d’infection correspond à une estimation du risque qu’un don potentiellement infectieux soit transmis au cours de la fenêtre sérologique. Le tableau 2 contient les estimations basées sur les nouvelles infections (don positif, mais don précédent – effectué dans la dernière année – négatif) et inclut les données de 2022 à 2024. Le risque est actuellement extrêmement faible, mais il ne peut bien sûr jamais être nul. Le risque zéro n’existe pas, mais à l’heure actuelle, le risque est extrêmement faible.
 

Tableau 2. Estimation du risque résiduel d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), virus de l’hépatite C (VHC) et le virus de l’hépatite B (VHB)

VIH VHC VHB
1 don sur 13,2 millions 1 don sur 72,1 millions 1 don sur 4,1 millions


Facteurs de risque

Les donneurs qui obtiennent un résultat positif à un test de dépistage d’agents infectieux peuvent participer à un entretien afin de déterminer leurs facteurs de risque. Les principaux facteurs de risque sont présentés dans le tableau 3. Pour le VIH, il est difficile de généraliser, car les infections chez les donneurs sont très rares. La participation à ces entretiens étant volontaire, les données ne concernent que certains donneurs; chez de nombreux donneurs, aucun facteur de risque n’a pu être constaté.
 

Tableau 3. Facteurs de risque de maladies infectieuses chez les donneurs de sang.

Agent infectieux Facteur de risque
Virus de l’immunodéficience humainVIH Rapports hétérosexuels à haut risque
Rapports sexuels entre hommes
Virus de l’hépatite C (VHC) Antécédents de consommation de drogues par voie intraveineuse
Antécédents de transfusion sanguine (avant le dépistage)
Incarcération 
Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé
Virus de l’hépatite B (VHB) Antécédents de cohabitation avec une personne qui a souffert d’une hépatite
Appartenance ethnique à un pays ayant un taux de prévalence élevé
Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé
Virus T‑lymphotrope humain (HTLV) Antécédents de maladie transmissible sexuellement 
Antécédents de transfusion sanguine
Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé
Syphilis Antécédents syphilitiques
Rapports sexuels entre hommes
Rapports sexuels avec une personne s’injectant des drogues
Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé

Remarque : Les donneurs ne sont pas tous disponibles ou prêts pour un entretien.
 

Génotypes viraux

Depuis février 2016, tous les dons positifs au VIH, au VHB ou au VHC pour lesquels il existait un nombre suffisant d’échantillons sont génotypés par le laboratoire de microbiologie de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) à Winnipeg. Le génotypage permet de déterminer si de nouveaux génotypes ou des génotypes rares apparaissent chez les donneurs, ce qui peut laisser entendre que les facteurs de risque ont peut-être changé. Les génotypes de tous les échantillons testés sont présentés dans le tableau 4. Il est à noter que les rapports de génotypage nationaux de l’ASPC peuvent être en retard d’au moins cinq ans. Au Canada, par le passé, la plupart des infections au VIH-1 étaient de sous-type B, mais cela est en train de changer depuis dix ou quinze ans. Les sous-types autres que B sont plus courants chez les hétérosexuels. Ainsi, le fait que près de la moitié des donneurs ont des sous-types autres que B (47 %) pourrait refléter l’ancienne exclusion des hommes homosexuels et bisexuels qui ont eu des contacts sexuels avec d’autres hommes pendant la période sondée. Des génotypes de VHB différents sont plus courants dans d’autres parties du monde. Par exemple, le génotype A du VHB est plus répandu en Afrique et dans le nord de l’Europe. Quant aux génotypes B et C du VHB, ils sont plus courants en Asie. Enfin, le génotype D du VHB est plus répandu en Afrique, en Europe, autour de la Méditerranée et en Inde. Ainsi, la diversité des génotypes du VHB chez les donneurs pourrait refléter la diversité des immigrants au Canada. Le génotype 1 du VHC (sous-types 1a et 1b) est le plus courant au Canada et a déjà été constaté chez certains donneurs. Quant au sous-génotype 3a du VHC, il est le deuxième plus répandu au Canada. On le retrouve également chez certains donneurs. 
 

Tableau 4. Génotypes des dons positifs au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), virus de l’hépatite C (VHC) et au virus de l’hépatite B (VHB), 2016-2024.

Génotype Nombre d’échantillons Pourcentage
VIH
01-AE 1 6.7
A1 1 6.7
B 8 53.3
C 4 26.7
F1 1 6.7
Total 15  
 
VHB
A 103 25.9
B 92 23.1
C 46 11.6
D 146 36.7
E 10 2.5
G 1 0.3
Total 398  
 
VHC
1 1 0.6
6 1 0.6
1a 69 42.9
1b 37 23.0
1c 1 0.6
2a 10 6.2
2b 9 5.6
3a 27 16.8
3g 1 0.6
3i 1 0.6
4a 3 1.9
4n 1 0.6
Total 161  

 

Maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi)

La maladie de Chagas est provoquée par une infection parasitaire due à Trypanosoma cruzi (T. cruzi). L’insecte porteur du parasite est présent dans certaines régions du Mexique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. On peut contracter cette maladie après avoir été piqué par cet insecte. Le parasite peut également être transmis de la mère à l’enfant pendant la grossesse ainsi que par transfusion sanguine. Les personnes qui ont contracté la maladie de Chagas sont exclues du don. De plus, les donneurs potentiels doivent indiquer s’ils sont nés au Mexique, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud, ou si leur mère ou leur grand-mère maternelle est originaire de ces régions. Ils doivent également préciser s’ils ont séjourné pendant six mois consécutifs ou plus au Mexique, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud. Depuis que des tests de dépistage ont commencé à être réalisés chez les donneurs présentant des facteurs de risque en 2010, 35 dons infectés ont été recensés pour le T. cruzi (figure 3). Sur les 7 126 dons analysés en 2024, aucun n’a produit de résultat positif. Fait notable, jamais un résultat positif n’a été enregistré pour un donneur qui présentait uniquement un risque lié aux voyages (c’est-à-dire que ni le donneur, ni sa mère, ni sa grand-mère maternelle ne sont nés dans un pays à risque).

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Figure 3. Résultats des tests de dépistage de la maladie de Chagas, 2010-2024
Figure 3. Résultats des tests de dépistage de la maladie de Chagas, 2010-2024.

Virus du Nil occidental

Véhiculé par les moustiques, le virus du Nil occidental (VNO) est présent en Amérique du Nord depuis 1999 (au Canada, depuis 2002). Bien que les symptômes puissent être graves, ils sont généralement modérés et la plupart des personnes infectées ne sont pas conscientes de l’être. Pendant le printemps, l’été et l’automne, les dons sont analysés par groupe de six, sous forme de mélange. Toutefois, les dons provenant des régions où le virus est actif – dons identifiés à l’aide d’un algorithme – sont analysés séparément, ce qui permet de réduire davantage les risques de contamination. En 2024, pendant la période où tous les dons sont analysés, c’est-à-dire le printemps, l’été et l’automne, sur 457 627 dons, six ont révélé un résultat positif. De ces résultats confirmés entre le 10 juillet et le 20 septembre, trois dons ont été faits en Ontario et trois dans les Prairies. En 2022, des cas cliniques ont été recensés en Ontario et au Manitoba. En ce qui concerne les dons effectués par des voyageurs pendant l’hiver (du 1er janvier au 25 mai 2024 et du 25 novembre au 31 décembre 2024), aucun n’a produit un résultat positif sur les 60 643 échantillons testés. Remarque : Les entrevues et les tests de suivi réalisés par les autorités locales de santé publique auprès des personnes dont le don était positif au VNO pourraient entraîner la classification de ces personnes dans des catégories autres que celle des donneurs asymptomatiques. Le faible taux d’infection au VNO en 2024 est semblable à celui des années précédentes.

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Surveillance du plasma d’aphérèse

Le plasma recueilli par aphérèse sert à la fabrication de produits de fractionnement plasmatiques, tels que les immunoglobulines et l’albumine. Comme la demande pour les produits de fractionnement augmente, surtout dans le cas des immunoglobulines, la Société canadienne du sang recueille davantage de plasma d’aphérèse. En 2024, 122 214 dons de plasma d’aphérèse ont été recueillis. Par région, 6,6 % des dons de plasma d’aphérèse ont été recueillis dans les provinces de l’Atlantique et 51,2 % ont été recueillis en Ontario. La majorité de ces dons provenait de donneurs réguliers (96 %) et près de deux tiers étaient des hommes. La figure 4 montre le nombre de dons par type de don. Actuellement, des dons de plasma d’aphérèse sont recueillis une fois par semaine.

Les dons de plasma d’aphérèse sont passés de 99 647 dons en 2023 à 122 214 dons en 2024. De plus, même si les premiers dons ne représentaient qu’une faible proportion (4 %) du nombre total de dons, le nombre de primo-donneurs de plasma d’aphérèse par année est passé de 81 à plus de 5 038 pendant cette même période, ce qui laisse supposer que la Société canadienne du sang a réussi à recruter de nouveaux donneurs de plasma plutôt que de se tourner uniquement vers les donneurs de sang total pour obtenir du plasma. Aux fins du présent rapport, les primo-donneurs sont ainsi classés selon la date à laquelle ils ont fait un don pour la toute première fois, quel que soit le type de don.

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Figure 4. Nombre de dons de plasma d’aphérèse recueillis, de 2019 à 2024. Remarque : les encadrés présentent les données de 2024.
Figure 4. Nombre de dons de plasma d’aphérèse recueillis, de 2019 à 2024.
Remarque : les encadrés présentent les données de 2024.
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63,1% des dons de plasma d’aphérèse proviennent d'hommes

 

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Figure 5. Proportion des donneurs de plasma et dons par groupe d’âge, 2024.
Figure 5. Proportion des donneurs de plasma et dons par groupe d’âge, 2024.

 

En 2024, bien qu’environ 21 % des donneurs de plasma d’aphérèse étaient âgés de 17 à 29 ans, ils ne représentaient qu’environ 12 % du nombre total de dons (figure 5). À l’inverse, environ 25 % des donneurs étaient âgés de 60 ans et plus, mais ils représentaient plus de 41 % de tous les dons. Les donneurs blancs constituaient 71,8 % des donneurs de plasma d’aphérèse. Selon les autodéclarations volontaires relatives au groupe racial ou ethnique, la proportion des donneurs qui s’identifiaient comme appartenant à un groupe racialisé variait de 13,1 % dans les provinces de l’Atlantique à 34,1 % en Ontario.

Le tableau 5 montre le nombre de dons infectés et les taux de dons infectieux pour 100 000 dons de plasma pour 2024. Toujours en 2024, aucun don ne s’est révélé positif au VIH, trois au VHC, neuf au VHB et quatre à la syphilis. La plupart du temps, les maladies transmissibles détectées sont présentes chez les primo-donneurs, car ces personnes n’ont jamais été soumises à aucune forme de dépistage. Ces résultats sont comparables à ceux des dons de sang total.

Tous les dons positifs à un marqueur de maladie transmissible ont été détruits. Comme le processus de fabrication de plasma d’aphérèse comprend de nombreuses étapes de réduction de la teneur en agents pathogènes, le risque de transmission d’une de ces maladies est presque nul.
 

Tableau 5. Dons infectieux confirmés et taux de prévalence pour 100 000 dons de plasma d’aphérèse, 2024.

Caractéristiques Nombre de dons Pourcentage des dons VIH VHC VHB HTLV Syphilis
Pos Taux Pos Taux Pos Taux Pos Taux Pos Taux
Type de donneur 
   Primo-donneurs 5,038 4.12 0 - 2 39.70 6 119.09 0 - 2 39.70
Régulier 117,176 95.88 0 - 1 0.85 3 2.56 0 - 2 1.71
Sexe 
Femme 45,042 36,86 0 - 1 2.22 1 2.22 0 - 0 -
Homme 77,172 63.14 0 - 2 2.59 8 10.37 0 - 4 5.18
Âge 
17-29 14,595 11.94 0 - 0 - 2 13.70 0 - 0 -
30-39 16,500 13.50 0 - 2 12.12 1 6.06 0 - 2 12.12
40-49 17,515 14.33 0 - 0 - 3 17.13 0 - 0 -
50-59 23,395 19.14 0 - 0 - 2 8.55 0 - 1 4.27
60+ 50,209 41.08 0 - 1 1.99 1 1.99 0 - 1 1.99
Total 122,214 100 0 - 3 2.45 9 7.36 0 - 4 3.27

Positive (Pos); virus de l’immunodéficience humaine (VIH); virus de l’hépatite C (VHC); virus de l’hépatite B (VHB); virus T‑lymphotrope humain (HTLV).

Les donneurs étaient classés comme des primo-donneurs s’il s’agissait de la première fois qu’ils faisaient un don, quel que soit le produit.
‡ Les centres de donneurs de plasma ne procèdent pas au dépistage du HTLV (environ 70 % des dons de plasma d’aphérèse).

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Programme de réadmission des donneurs

En 2014, la Société canadienne du sang a mis en place un programme de réadmission à l’intention des donneurs qui avaient été exclus pour une durée indéterminée en raison de l’obtention de résultats faussement positifs pour des tests d’acide nucléique ou les marqueurs sérologiques du VIH, du VHB ou du VHC. Ces résultats faussement positifs sont attribuables à la grande sensibilité des tests de dépistage, qui réagissent parfois à des éléments du sang non infectieux. Depuis le 16 janvier 2023, le programme inclut également la syphilis et le HTLV.

Dans le cadre du programme de réadmission, les donneurs ayant obtenu des résultats faussement positifs sont réadmissibles six mois après leur dernier don. Après cette période, ils peuvent revenir pour fournir un échantillon de sang aux fins d’analyse. Si les résultats de cet échantillon sont négatifs pour tous les marqueurs de maladies infectieuses faisant l’objet d’un dépistage systématique, les donneurs peuvent recommencer à donner. Les donneurs exclus sont informés du programme de réadmission par une lettre qui leur est envoyée à la suite de leur résultat de test réactif. Les donneurs qui ont obtenu des résultats faussement positifs avant le lancement du programme de réadmission peuvent y participer en communiquant avec la Société canadienne du sang.

La Figure 6 montre le nombre de donneurs admissibles qui ont été testés et qui ont donné du sang depuis la mise en œuvre du programme de réadmission. Depuis le lancement du programme en 2014, près de 4 000 donneurs ont pu donner à nouveau et fait plus de 40 000 dons (voir Figures 6 et 7).

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Figure 6. Analyse du programme de réadmission des donneurs qui montre le nombre de donneurs de sang préalablement exclus ayant été réadmis dans le cadre du programme afin de subir de nouveaux tests, y compris le nombre de nouveaux tests qui ont donné lieu à une réadmission suivant l’obtention de résultats négatifs. 
Figure 6. Analyse du programme de réadmission des donneurs qui montre le nombre de donneurs de sang préalablement exclus ayant été réadmis dans le cadre du programme afin de subir de nouveaux tests, y compris le nombre de nouveaux tests qui ont donné lieu à une réadmission suivant l’obtention de résultats négatifs. 

Remarque : la figure présente chaque type de marqueur de maladies infectieuses, soit VIH, VHB, VHC, syphilis et HTLV, ainsi que le total des catégories. Les données ont été recueillies du 3 février 2014 au 31 décembre 2024 pour le VIH, le VHB et le VHC, et du 16 janvier 2023 au 31 décembre 2024 pour la syphilis et le HTLV. Les types de don présentés dans la figure incluent les dons de sang total, de plasma, de plasma d’aphérèse et de plaquettes. Le nombre de donneurs pour chaque marqueur de maladies infectieuses ne correspond pas au total, car certains donneurs avaient plusieurs marqueurs dans leur sang ou les données étaient insuffisantes pour d’autres donneurs. De plus, chaque donneur réadmis peut faire plusieurs dons.
Virus de l’immunodéficience humaine (VIH); Virus de l’hépatite C (VHC); Virus de l’hépatite B (VHB); Virus T‑lymphotrope humain (HTLV)

 

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Figure 7. Nombre de dons par trimestre provenant de donneurs ayant recommencé à donner dans le cadre du programme de réadmission. Les données ont été recueillies du 3 février 2014 au 31 décembre 2024 pour le VIH, le VHB et le VHC, et du 16 janvier 2023 au 31 décembre 2024 pour la syphilis et le HTLV.  
Figure 7. Nombre de dons par trimestre provenant de donneurs ayant recommencé à donner dans le cadre du programme de réadmission. Les données ont été recueillies du 3 février 2014 au 31 décembre 2024 pour le VIH, le VHB et le VHC, et du 16 janvier 2023 au 31 décembre 2024 pour la syphilis et le HTLV.  
Virus de l’immunodéficience humaine (VIH); Virus de l’hépatite C (VHC); Virus de l’hépatite B (VHB); Virus T‑lymphotrope humain (HTLV).

Remarque : le nombre de donneurs qui ont recommencé à faire des dons et le nombre total de dons qu’ils ont faits sont nettement supérieurs aux totaux des années précédentes en raison de l’inclusion des donneurs ayant obtenu des résultats faussement positifs avant le lancement du programme de réadmission.

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Avis aux donneurs ayant reçu un résultat positif à une infection

Avant de faire un don, tous les donneurs sont avisés du fait que leur sang subira un test de dépistage des marqueurs de maladies infectieuses, que tout résultat anormal leur sera communiqué et que les autorités de santé publique seront informées de tout résultat positif, comme le stipule la loi. À la Société canadienne du sang, tous les donneurs ayant obtenu un résultat positif indiquant la présence de marqueurs de maladies infectieuses dans leur sang sont avisés par la poste et, parfois, par téléphone. L’impact de ces avis a été évalué en 2024 au moyen d’entretiens réalisés auprès des donneurs ayant obtenu un résultat positif d’infection au VHB, au VHC, au HTLV ou à la syphilis entre 2006 et 2022. Comme le montre la Figure 8, la plupart des donneurs avaient pris connaissance de leurs résultats positifs. La plupart ont affirmé être surpris des résultats. Certains se sont dits attristés et déçus. La majorité a obtenu des soins médicaux. Un nombre inférieur de donneurs ont déclaré avoir été contactés par l’autorité de santé publique de leur région, ce qui pourrait être attribuable aux différentes approches de suivi des juridictions en matière de santé publique. Il est également possible que les donneurs ne reconnaissent pas toujours que le suivi a été effectué par une autorité de santé publique. Enfin, ce ne sont pas toutes les juridictions qui avisent les donneurs de l’obtention d’un résultat de test positif au HTLV.

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Figure 8. Impact des avis concernant l’obtention d’un résultat positif, de 2006 à 2022. 
Figure 8. Impact des avis concernant l’obtention d’un résultat positif, de 2006 à 2022. 
Virus de l’hépatite C (VHC); Virus de l’hépatite B (VHB); Virus T‑lymphotrope humain (HTLV)

Remarque : les donneurs ne choisissent pas tous de prendre part aux entretiens (33 %). De plus, peu de donneurs ayant obtenu un résultat positif d’infection à la syphilis ont participé à un entretien, car les entretiens réalisés auprès des donneurs ayant obtenu un résultat positif d’infection à la syphilis ont été suspendus de 2015 à 2020.

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Nouvelles menaces inconnues, pathogènes émergents et pathogènes ré-émergents

Analyse prospective

Exercer une surveillance prospective de la présence dans le monde des agents infectieux à diffusion hématogène (p. ex. Mpox ou variole simienne, agents pathogènes transmis par les tiques) et des agents pouvant avoir une incidence négative sur la santé des donneurs ou sur la capacité de recueillir des produits sanguins (p. ex. grippe aviaire) nous permet de revoir rapidement nos politiques d’admissibilité des donneurs pour préserver l’innocuité des produits sanguins. Comme la Société canadienne du sang surveille les épidémies qui se déclarent dans d’autres parties du monde, nous sommes conscients des risques avant même que la maladie soit observée au Canada. Pour cerner les risques, la Société canadienne du sang doit disposer en tout temps des informations les plus récentes sur les maladies infectieuses, la santé publique et la microbiologie. Son personnel médical et scientifique obtient ces informations en s’affiliant à des organismes spécialisés en santé publique et en maladies infectieuses, et en exerçant une veille sur les sites Web et les revues qui publient le type de renseignements recherchés. S’il y a lieu, le cadre décisionnel fondé sur le risque, un outil élaboré par l’Alliance of Blood Operators (ABO), est utilisé pour faciliter la prise de décisions. Cet outil permet de tenir compte de divers facteurs, notamment les risques infectieux pour les receveurs, l’impact opérationnel des stratégies envisagées, la perspective des parties prenantes et l’économie de la santé. Un certain nombre d’agents pathogènes présents au Canada et pouvant présenter un risque infectieux font l’objet d’une surveillance continue. Ce travail a commencé à être systématiquement intégré aux fonctions du nouveau LDS. À la fin de 2024, des discussions avec le groupe BlueDot de Toronto ont été amorcées afin d’aborder les changements qu’a subis le paysage de l’information, et de déceler toute menace relative à la sécurité et à la suffisance des réserves de sang. De plus, les politiques actuelles relatives aux tests et à l’exclusion des donneurs sont constamment réévaluées afin de déterminer leur pertinence ou si elles donnent lieu à des exclusions inutiles qui n’améliorent aucunement la sécurité. 

Surveillance active en laboratoire – babésiose

La babésiose est causée par la piqûre d’une tique à pattes noires (Ixodes scapularis), qui peut transmettre le parasite Babesia microti (B. microti). Elle provoque habituellement des symptômes pseudo-grippaux modérés et bien des gens ne savent même pas qu’ils en ont été porteurs. La maladie peut toutefois se transmettre par transfusion sanguine et provoquer chez les receveurs des symptômes graves ou même la mort. À ce jour, les cas de babésiose dans la population générale ont été recensés principalement dans le nord-est et le Haut-Midwest des États-Unis, où plus de 1 500 cas sont enregistrés chaque année. On estime qu’au total, plus de 200 infections signalées aux États-Unis auraient été transmises par transfusion. Au Canada, le parasite n’est présent que chez un petit nombre de tiques. Il n’y a eu qu’un seul cas de transmission de la babésiose par voie transfusionnelle en 1998 par un donneur qui avait voyagé dans le nord-est des États-Unis. Dans le cadre d’une étude réalisée en 2013 par la Société canadienne du sang et Héma-Québec, 13 993 dons de sang ont été analysés et aucun ne s’est révélé positif. Cette même année, le cas d’une personne non donneuse qui a été infectée par une piqûre de tiques a été signalé au pays. Il s’agit du tout premier cas d’infection au Canada. En 2018, une étude a été menée auprès d’un plus grand nombre de donneurs : 50 752 échantillons provenant de régions du sud du pays ont été analysés et un a obtenu un résultat positif au test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour B. microti (don effectué au Manitoba, résultat indiquant une infection active. Des 14 758 échantillons testés pour la présence d’anticorps dirigés contre B. microti, quatre provenant du sud-ouest de l’Ontario ont affiché un résultat positif (mais négatif au TAAN, ce qui permet de supposer que l’infection s’était résorbée. En 2018, le taux de babésiose chez les donneurs de sang était inférieur à celui des régions américaines où la U.S. Food and Drug Administration exige qu’un test TAAN pour la babésiose soit réalisé pour tous les dons de sang. Le risque estimé de transmission par transfusion d’une infection cliniquement pertinente est très faible au Canada : 0,08 par année (0 – 0,38) ou environ 1 en 12,5 ans. Au cours des dernières années, quelques cas d’infection chez les humains ont été signalés au Manitoba, en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. Le cadre décisionnel d’ABO a été utilisé pour mettre au point des stratégies d’atténuation des risques.

Surveillance de la babésiose au Manitoba – 2024  

Le changement climatique et la transformation de la répartition de la tique Ixodes ont suscité des inquiétudes quant à l’accélération de la dynamique épidémiologique des infections à la babésiose chez les donneurs de sang canadiens. Pendant la période allant du 11 juillet au 9 novembre 2024, des échantillons de dons de sang du Manitoba ont fait l’objet d’un TAAN pour la babésiose au LDS de la Société canadienne du sang, situé à Ottawa, en Ontario. Des 14 027 dons de sang total recueillis, 13 639 (97 %) ont subi un TAAN pour la babésiose, et tous ont obtenu un résultat négatif (Tableau 6). Le Laboratoire provincial Cadham au Manitoba a indiqué que la région d’Interlake était susceptible d’être la plus à risque pour les infections à la babésiose. Cette destination touristique attire des visiteurs de Winnipeg (n= 8 390 dons, 62 % des dons analysés). Les donneurs qui résident dans cette région ont fait 1 810 dons (13 %). Dans le cadre des efforts cycliques de surveillance régionale, des échantillons de la Nouvelle-Écosse sont analysés en 2025. Pour le moment, la Société canadienne du sang ne préconise pas de dépistage systématique de la babésiose à l’aide du TAAN.

 

Tableau 6. Sommaire des résultats des TAAN pour la babésiose réalisés au Manitoba, 2024. Dépistage de la babésiose, démographie du Manitoba, 69 dossiers supprimés pour cause de résultats invalides.

  n % IC|| de 95 % pour test positif à %
Sexe
Homme 7,617 55.85 0, 0.05
Femme 6,022 44.15 0, 0.06
Groupe d’âge
Moins de 30 1,962 14.39 0, 0.19
30-39 2,219 16.27 0, 0.17
40-49 2,416 17.71 0, 0.15
50-59 2,589 18.98 0, 0.14
60-69 3,053 22.38 0, 0.12
70+ 1,400 10.26 0, 0.26
Nombre de dons antérieurs
Aucun don antérieur 1,100 8.07 0, 0.33
1-5 3,319 24.33 0, 0.11
6-10 1,804 13.23 0, 0.20
11-20 2,310 16.94 0, 0.16
21-50 3,054 22.39 0, 0.12
Plus de 50 2,052 15.05 0, 0.18
Unité sanitaire
Interlake Eastern 1,810 13.27 0, 0.20

ARS du Nord
Prairie Mountain

34
890
0.25
6.53
0, 10.28
0, 0.41
Southern Health 2,384 17.48 0, 0.15
ARS de Winnipeg 8,390 61.51 0, 0.04
Manitoba, FSA non valide§ 2 0.01  
Autres provinces 126 0.93  
FSA non valide 3 0.02  
Total 13,639   0, 0.03

† Basé sur le code postal résidentiel
‡ ARS – autorité régionale de la santé
§ FSA - Forward sortation area
|| CI – confidence interval
 

Infections liées aux voyages à l’étranger

Les voyageurs peuvent ramener d’autres pays des infections transmissibles par le sang. Le risque de contamination ne subsiste toutefois que pendant une certaine période après le retour au pays, le temps que l’organisme élimine l’infection du sang. Dans le cas du paludisme (malaria), les risques sont présents dans certaines régions des Caraïbes, du Mexique, d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique. Les personnes qui reviennent de ces régions doivent s’auto-exclure et attendre trois mois avant de pouvoir donner du sang, soit suffisamment longtemps pour que les symptômes puissent se déclarer. Les personnes ayant résidé dans une région endémique doivent, elles, attendre pendant trois ans, car il est possible qu’elles soient infectées pour une longue période sans présenter de symptômes évidents. D’autres virus transmis par les moustiques, tels que celui de la dengue, sont présents depuis longtemps dans les régions touristiques tropicales fréquentées par les Canadiens, mais au cours des dernières années, on a observé aux Caraïbes, au Mexique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, l’éclosion de virus qu’on n’y voyait pas auparavant, à savoir le Chikungunya et le Zika. Selon des modèles d’évaluation quantitative des risques, les risques que ces virus contaminent le système d’approvisionnement en sang sont très faibles. Toutefois, pour prévenir de futurs risques infectieux liés aux voyages, la Société canadienne du sang impose depuis 2016 une période d’attente de trois semaines applicable à toute personne ayant voyagé dans une région autre que le Canada, le territoire continental des États-Unis, Hawaï et l’Europe continentale.

Variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ)

La variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) est attribuable à l’ingestion de bœuf infecté (encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB). Les bovins ont été contaminés par l’ESB au Royaume-Uni dans les années 1980 et, plus tard, dans d’autres régions d’Europe. Toutefois, l’ESB a été éliminée chez les bovins entre 1996 et 2001. Comme la vMCJ peut être transmise par transfusion, le Canada et plusieurs autres pays ont mis en place des exclusions pour toute personne ayant séjourné dans un pays considéré à risque, alors que du bœuf infecté était encore présent. Seuls cinq cas de vMCJ transmis par transfusion ont été signalés (aucun au Canada). L’évaluation des risques a révélé que, sans l’exclusion, le risque de transmission par transfusion était inférieur à un sur 16 millions. En février 2021, elle a été levée pour tous les séjours dans la plupart des pays anciennement considérés à risque. Le reste des pays (Royaume-Uni, Irlande et France) a suivi en novembre 2023. Les donneurs qui avaient été exclus en raison d’un risque de vMCJ ont été invités à revenir par courriel et par téléphone. De plus, une vaste campagne de marketing a été lancée pour accroître la sensibilisation.   
Comme le montre le tableau 7, plus de 66 000 donneurs ont été exclus entre 1999 et 2023, et plus de 13 000 sont revenus faire un don après la levée de l’exclusion. Le taux de retour était plus élevé chez les donneurs qui avaient été exclus récemment. En outre, 8 667 donneurs qui en étaient à leur tout premier don ont déclaré au personnel (lorsqu’on leur a posé la question) qu’ils avaient décidé de faire un don en raison de la fin de l’exclusion.

 

Tableau 7. Donneurs exclus en raison d’un risque lié à la vMCJ qui sont revenus faire un don pendant la période du 22 novembre 2023 au 21 novembre 2024.

Date de l’exclusion Donneurs exclus N Donneurs réadmis N % des donneurs exclus réadmis  Nombre de dons des
donneurs réadmis
(du 22 nov. 2023 au 21 nov. 2024)
19992016 56,385 3,653 6.5% 9,534
20172023 9,942 1,506 15.1% 3,534
19992023 66,327 5,159 7.8% 13,068

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Bactéries

Il y a des bactéries à la surface de la peau et ce sont généralement ces bactéries qui se retrouvent dans les dons de sang. Il arrive cependant que les bactéries présentes dans les produits sanguins proviennent du sang même des donneurs. Leur concentration, généralement faible au départ, peut atteindre des niveaux élevés dans les produits plaquettaires étant donné que ces produits sont entreposés à température ambiante. Cette prolifération bactérienne peut poser de sérieux risques pour les receveurs. Jusqu’en décembre 2021, la Société canadienne du sang a soumis 100 % des mélanges de plaquettes et des plaquettes obtenues par aphérèse à un test de dépistage bactérien. En janvier 2022, la Société canadienne du sang a amorcé l’introduction graduelle de la technique INTERCEPT pour réduire la teneur en agents pathogènes des produits plaquettaires. Cette technique inactive les bactéries pouvant être présentes dans les dons. En décembre 2023, toutes les plaquettes obtenues par extraction de la couche leucoplaquettaire dérivées des dons de sang total étaient traitées au moyen d’INTERCEPT. En mai 2024, la réduction de la teneur en agents pathogènes des plaquettes d’aphérèse a été entièrement mise en œuvre. En de rares occasions, des plaquettes dont la teneur en agents pathogènes n’a pas été réduite peuvent être distribuées pour des contre-indications cliniques liées aux activités de réduction des pathogènes. En 2024, aucun bassin de plaquettes n’a fait l’objet d’un dépistage de bactéries, car ils ont tous été traités au moyen d’INTERCEPT. De janvier à mai 2024, 3 492 unités de plaquettes d’aphérèse ont été analysées. De ce nombre, 27 ont obtenu des résultats positifs initiaux de croissance bactérienne dans les flacons d’hémoculture. Parmi ceux-ci, deux cultures ont montré une réelle contamination bactérienne. En outre, deux produits de plaquettes d’aphérèse qui avaient donné des résultats positifs initiaux, sans confirmation par la suite, ont été transfusés, ou du moins délivrés. D’après la technique BACT/ALERT, cela représente une possibilité de contamination bactérienne (vrais positifs et positifs présumés) pour quatre produits, soit 11,5 produits sur 10 000.


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Retraçage des donneurs et des receveurs

Tous les cas de transmission d’infections possiblement associée à une transfusion font l’objet d’une enquête. Lorsqu’un donneur se révèle positif à un test de dépistage d’un agent infectieux ou qu’il nous signale, après le don, qu’il est atteint d’une infection transmissible par transfusion (même s’il ne s’agit pas d’une infection pour laquelle des tests sont normalement effectués), le programme de retraçage des receveurs et des donneurs en est informé. Un retraçage des receveurs est amorcé lorsqu’un don, qui vient d’être fait ou a été fait il y a longtemps, est identifié comme étant infecté. Les hôpitaux sont alors priés de communiquer avec les personnes ayant reçu les produits associés au don en question afin de les inviter à passer un test de dépistage. Le retraçage des donneurs est lancé lorsqu’on constate qu’un receveur a une infection transmissible et qu’il a reçu une transfusion. L’enquête de retraçage a alors pour but de déterminer si le receveur a contracté l’infection à cause de la transfusion. Les hôpitaux fournissent la liste de tous les produits sanguins que la personne a reçus et la Société canadienne du sang communique avec les donneurs concernés pour leur demander de passer un test de dépistage, à moins que les résultats des tests pertinents soient disponibles.

En 2024, 18 enquêtes ont été menées pour retrouver des receveurs : neuf pour le dépistage du VHC, un pour le VIH, cinq pour le VHB, deux pour le VNO et un pour le paludisme. Neuf de ces enquêtes visaient des donneurs ayant obtenu un résultat positif à des marqueurs de maladies transmissibles au moment du don, et neuf étaient associées à des tests externes ou à un avis de santé publique. De ces 18 enquêtes, 16 ont été fermées et deux sont toujours ouvertes à la fin de 2024. Par ailleurs, trois enquêtes ouvertes dans l’année précédente ont été fermées en 2024. Aucune enquête close n’a été liée à une transmission par transfusion.

Le nombre d’enquêtes pour retrouver des receveurs à la suite de signalements de sources externes s’est élevé à neuf en 2024 : six cas de VHC, deux cas de VHB et un cas de VIH. De ce nombre, six ont été fermées et trois sont encore ouvertes à la fin de 2024. En outre, une enquête ouverte dans l’année précédente a été close en 2024. Aucune enquête close n’a été liée à une transmission par transfusion.
 

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Cellules souches sanguines

Les cellules souches peuvent se renouveler et se transformer en cellules sanguines (globules rouges, globules blancs ou plaquettes). Chez les adultes, ces cellules se trouvent surtout dans la moelle des gros os, mais on en trouve aussi, quoiqu’en moins grand nombre, dans la circulation sanguine. Le sang du cordon ombilical d’un nouveau-né en est riche. Les cellules sont prélevées du cordon ombilical et du placenta après la naissance d’un bébé en santé. Les cellules souches peuvent donc être extraites de la moelle osseuse, du sang circulant dans l’organisme (cellules souches du sang périphérique) ou du cordon ombilical (sang de cordon) après la naissance d’un bébé. Ces cellules jouent un rôle très important dans le traitement de maladies, comme les leucémies, les lymphomes et les myélomes multiples. La Société canadienne du sang a un programme national comprenant un registre de donneurs adultes et une banque de sang de cordon. Les tests de dépistage pratiqués sur tous les produits de cellules souches visent les mêmes marqueurs que pour le sang total.   

Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang

Le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang s’adresse aux Canadiens qui désirent donner des cellules souches de moelle osseuse ou de sang périphérique à toute personne qui pourrait en avoir besoin à un moment ou un autre. Le processus de qualification comprend un questionnaire portant sur les facteurs de risque d’infections transmissibles ainsi que le typage des antigènes leucocytaires humains ou HLA. En 2024, le registre comptait quelque 458 000 inscrits. Au total, 4951 personnes ont été identifiées comme étant potentiellement compatibles avec un patient et ont subi des tests additionnels. Les tests de dépistage de maladies infectieuses n’ont révélé aucun résultat positif.

Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang

En 2024, la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang a recueilli du sang de cordon dans quatre hôpitaux (Ottawa, Brampton, Edmonton et Vancouver). Les femmes qui accouchent dans l’un de ces hôpitaux et souhaitent faire don du sang de cordon de leur nouveau-né doivent remplir un questionnaire médical et déclarer toute maladie transmissible ainsi que les facteurs de risque qui y sont liés. Si le don convient à une greffe (c’est-à-dire si la quantité de cellules souches est suffisante) et que tous les tests de dépistage ont donné des résultats négatifs, les cellules sont congelées et conservées jusqu’à ce qu’un patient en ait besoin. En 2024, sur les 290 échantillons de sang maternel analysés, aucun n’a donné de résultat positif à une maladie infectieuse.  

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Remplacement des critères fondés sur les rapports sexuels entre hommes par des critères basés sur les pratiques sexuelles

Dans les années 1980, afin de réduire les risques de transmission du VIH, il a été décidé que les hommes qui avaient eu des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH) depuis 1977, ne serait-ce qu’une seule fois, ne pouvaient pas donner de sang. Par la suite, les tests de dépistage et la surveillance des agents pathogènes émergents et ré-émergents ont grandement été améliorés, de telle sorte que la période de non-admissibilité a été réduite à cinq ans en 2013, à un an en 2016, puis à trois mois en 2019. Aucun de ces changements n’a fait augmenter le taux d’infection au VIH. Un sondage anonyme a révélé que la réduction de la période de non-admissibilité a permis à un plus grand nombre d’hommes gais, bisexuels et autres HARSAH de donner du sang et n’a eu aucune conséquence négative sur le respect des critères en vigueur. Le risque de distribuer une unité infectée par le VIH calculé en fonction d’une période de non-admissibilité de trois mois était très faible, soit un sur 19,9 millions de dons (IC à 95 % : un sur 2,7 millions — 1 un sur 1 668 millions). 

De nombreux pays sont passés d’une exclusion à vie à une période de non-admissibilité définie. Récemment, plusieurs pays ont supprimé les périodes de non-admissibilité basées sur une période d’abstinence en faveur d’une sélection basée sur les pratiques individuelles. Le Royaume-Uni n’impose plus d’exclusion temporaire basée sur une période d’abstinence depuis 2021, la France a suivi en 2022 et les Pays-Bas, en 2023. Ces pays ont remplacé la période d’exclusion temporaire par différents critères visant à réduire les risques de contamination. Les États-Unis ont également éliminé l’exclusion temporaire en 2023 et instauré des critères d’admissibilité basés sur les pratiques sexuelles. 

Le 11 septembre 2022, la Société canadienne du sang a retiré l’exclusion de trois mois pour les HARSAH et l’a remplacée par deux questions sur les pratiques sexuelles. Ces questions sont posées à tous les candidats au don, sans égard au sexe ou à l’orientation sexuelle (figure 9). De plus, comme tous les donneurs doivent répondre aux mêmes questions sur les risques sexuels, les donneurs transgenres, dont l’identité de genre diffère du sexe qui leur a été attribué à la naissance, peuvent s’enregistrer et répondre au questionnaire selon leur genre affirmé. Au 31 décembre 2024, 0,10 % des personnes se présentant pour faire un don étaient temporairement exclues en raison des risques associés aux pratiques sexuelles (figure 9). Les personnes exclues sont généralement jeunes et légèrement plus nombreuses chez les hommes que chez les femmes. Sept dons allogéniques de sang et un don de plasma d’aphérèse ont obtenu un résultat positif au VIH au cours de cette période. Une période d’observation plus longue est nécessaire pour déterminer si les taux de VIH ont changé.

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Figure 9. Exclusion temporaire en raison de critères basés sur les pratiques sexuelles
Figure 9. Exclusion temporaire en raison de critères basés sur les pratiques sexuelles.

Conformité des donneurs avec les critères de sélection axés sur les comportements sexuels

Nous avons procédé à des sondages anonymes en ligne avant la modification de l’exclusion (lorsque la plupart d’entre eux étaient admissibles) et après cette modification (lorsqu’ils auraient tous été exclus) afin d’évaluer le pourcentage de donneurs qui avaient eu des relations sexuelles anales avec un nouveau partenaire ou avec plus d’un partenaire. Avant l’application du changement, 13 159 donneurs ont répondu au sondage (33 % des personnes invitées à le faire). Après l’application du changement, 11 217 donneurs y ont répondu (28 % des personnes invitées à le faire). Les données ont été pondérées afin de refléter l’âge, le sexe et le type des donneurs dans le bassin. Avant l’application du changement (lorsque la plupart des donneurs étaient admissibles), 0,86 % des donneurs ont affirmé avoir eu des relations anales avec un nouveau partenaire ou avec plus d’un partenaire au cours des trois derniers mois. Après l’application du changement (lorsque tous les donneurs auraient été exclus), ce pourcentage se chiffrait à 0,76 % (p > 0,05). Ainsi, 87 % des donneurs qui ont eu des relations anales avec un nouveau partenaire ou avec plus d’un partenaire au cours des trois derniers mois n’étaient pas conformes aux critères après la mise en place de l’exclusion. Ce résultat laisse croire que plusieurs donneurs posent un jugement au sujet de leur risque lorsqu’ils décident de divulguer l’information demandée, car presque tous les répondants étaient admissibles au don avant l’imposition de l’exclusion et les réserves de sang étaient sécuritaires.

Dépistage des médicaments de prophylaxie préexposition (PPrE) au VIH

Tous les donneurs doivent indiquer s’ils ont pris des médicaments PPrE par voie orale au cours des quatre derniers mois. S’ils répondent par l’affirmative, ils sont exclus (exclusion de deux ans dans le cas de la PPrE par voie injectable). Les personnes infectées au VIH qui prennent des médicaments de PPrE peuvent obtenir des résultats négatifs pendant plus longtemps que celles qui ne prennent pas de PPrE, ce qui pourrait accroître le risque de rater une infection lors des tests de dépistage. Suivant l’application de la nouvelle exclusion, des tests de dépistage des médicaments PPrE (ténofovir et emtricitabine) ont été réalisés sur des échantillons de sang restants d’hommes primo-donneurs de Toronto et de Vancouver, de donneurs ayant obtenu un résultat positif d’infection à la syphilis, de donneurs exclus pour avoir utilisé des médicaments de PPrE dans le passé, et de donneurs ayant obtenu un résultat positif d’infection au VIH. Les analyses ont été réalisées au B.C. Center for Excellence in HIV/AIDS. Aucun échantillon n’a obtenu de résultat positif aux médicaments PPrE chez les hommes primo-donneurs et les donneurs séropositifs, mais 2,3 % des donneurs infectés à la syphilis et 12,2 % des donneurs ayant déjà été exclus pour avoir utilisé des médicaments PPrE par voie orale ont obtenu un résultat positif au test de dépistage des médicaments PPrE (figure 10). Le ténofovir et l’emtricitabine (PPrE) ont une demi-vie d’environ trois ou quatre jours, ce qui indique que les donneurs ayant obtenu un résultat positif au dépistage de médicaments PPrE en avaient pris récemment et avaient omis de divulguer cette information lors du processus de sélection préalable au don. 

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Figure 10. Pourcentages des dons sélectionnés ayant obtenu un résultat positif au test de dépistage des médicaments utilisés pour prévenir les infections au VIH (prophylaxie préexposition [PPrE]).
Figure 10. Pourcentages des dons sélectionnés ayant obtenu un résultat positif au test de dépistage des médicaments utilisés pour prévenir les infections au VIH (prophylaxie préexposition [PPrE]).

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Sécurité des donneurs

Réactions indésirables chez les donneurs

La Société canadienne du sang prend de nombreuses précautions pour le bien des donneurs : questionnaire médical, test d’hémoglobine, collation salée et eau avant le prélèvement, rafraîchissements après le prélèvement, et surveillance pour déceler toute réaction indésirable pendant et après le prélèvement. Si la plupart des donneurs n’éprouvent aucun problème pendant ou après le don, il est néanmoins important de faire un suivi des incidents pour améliorer la prise en charge. Le tableau 8 présente une définition des différentes réactions indésirables pouvant survenir lors d’un don.   
 

Tableau 8. Réactions indésirables pouvant survenir lors d’un don.

Réaction Définition

Malaise vagal
– modéré
– grave

Perte de conscience du donneur (évanouissement).
Perte de conscience pendant moins de 60 secondes et aucune complication.
Perte de conscience pendant plus de 60 secondes ou complications.
Incident cardiovasculaire important Douleur thoracique ou infarctus du myocarde dans les 24 heures suivant le don; réaction pouvant être liée ou non au don.
Saignement post-don Saignement survenant spontanément au point de ponction après le don.
Irritation nerveuse Irritation ou lésion nerveuse durant le prélèvement, généralement décrite comme une douleur aiguë et lancinante, un picotement dans le bras ou un engourdissement.
Inflammation/Infection Rougeur ou infection au point d’insertion de l’aiguille; se produit habituellement plusieurs jours après le don.
Réaction allergique locale Éruption cutanée causée par le pansement ou la solution utilisée pour nettoyer la peau; vésicules sur la peau. 
Douleur au bras Douleur généralement due au brassard du tensiomètre, au garrot ou à la position du bras.
Bleu/Hématome Coloration sombre temporaire de la peau due au saignement d’un vaisseau sanguin au moment du prélèvement.
Ponction artérielle Insertion de l’aiguille dans une artère au lieu d’une veine.

 

La figure 11 montre les taux de réactions indésirables enregistrés en 2024 pour 10 000 dons de sang total. Les résultats de 2023 sont indiqués à des fins de comparaison. Le taux de malaises vagaux modérés était plutôt élevé (p < 0,01), mais le taux de malaises vagaux graves n’a pas évolué de façon significative (p > 0,05). Comme il n’y a pas eu de changements opérationnels et que les autres réactions indésirables non connexes (telles que les ecchymoses) ont augmenté, il pourrait s’agir d’un changement dans le système de déclaration. Les gens les plus susceptibles de faire une réaction sont les primo-donneurs, les jeunes donneurs (17 à 25 ans) et les femmes. Le système de déclaration des effets indésirables est orienté vers la saisie des réactions modérées et graves. La plupart du temps, les réactions sont légères; par exemple, des étourdissements ou un bleu au point d’insertion de l’aiguille. Toutefois, ces réactions ne sont consignées que si le donneur en fait mention à un moment donné après le don. Le tableau 9 présente la répartition des cas d’évanouissement (malaises modérés et graves) chez les donneurs de sang total selon le sexe et le type de donneur. De façon générale, les malaises associés à une blessure n’étaient pas graves (bleus, coupures dues à une chute). Deux donneurs se sont retrouvés avec des dents branlantes ou ébréchées, et un donneur s’est fracturé la cheville.

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Figure 11. Taux de réactions indésirables par 10 000 dons de sang total en 2024 (rouge) et en 2023 (vert).
Figure 11. Taux de réactions indésirables par 10 000 dons de sang total en 2024 (rouge) et en 2023 (vert).

 

Tableau 9. Évanouissements (malaises vagaux) en 2024 (sur 10 000 prélèvements).

Type de donneur Malaises modérés et graves (tous) Malaises associés à une blessure
Homme Femme Homme Femme
Primo-donneur 72.0 116.0 3.2 3.3
Donneur régulier 9.2 24.6 0.7 1.6

† Pour les malaises modérés et graves, toutes les comparaisons (homme/femme, primo-donneur/donneur régulier) étaient statistiquement significatives (p < 0,01). Pour les malaises associés à une blessure, toutes étaient significatives (p < 0,05), sauf pour les primo-donneurs de sexe masculin et de sexe féminin (p => 0,405). 
 

En 2019, pour réduire les malaises vagaux (évanouissements), les centres de donneurs ont commencé à fournir de l’eau et des collations salées avant le don. Ils ont continué à inciter les donneurs à effectuer des exercices musculaires pendant le prélèvement, ces exercices contribuant également à réduire le risque de malaise vagal. Ces mesures faisaient partie de l’initiative pour le bien-être des donneurs. Durant la pandémie, les centres de donneurs ont commencé à demander aux donneurs de consommer les collations offertes après le don à l’extérieur. Ils ont aussi cessé de distribuer des collations salées et des bouteilles d’eau avant le prélèvement. Les donneurs étaient toutefois encouragés à prendre une collation et à boire de l’eau avant leur arrivée au centre de donneurs. La distribution d’eau et de collations salées avant le don a augmenté en mai et en juin 2022. La figure 12 montre les taux de réactions avant l’initiative, pendant son application, après l’arrêt de la distribution d’eau et de collations salées et après la reprise de l’initiative. Au départ, les mesures de bien-être ont engendré une baisse des malaises vagaux pour tous les groupes. Globalement, le taux de réactions vasovagales était plus faible pendant l’application des mesures de bien-être et initialement après que les centres ont cessé de distribuer de l’eau et des collations salées, mais il a augmenté par la suite. Après la reprise des mesures de bien-être, le taux est revenu au niveau antérieur à l’adoption des mesures de bien-être. Il est possible que, lors de la reprise des mesures de bien-être, celles-ci aient été moindres que lors de leur mise en œuvre initiale.

 

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Figure 12. Taux de malaises vagaux modérés et graves avant la mise en place des mesures de bien-être des donneurs (avril à décembre 2018), pendant l’application des mesures (avril à décembre 2019), après l’arrêt des mesures de bien-être et l’instauration des mesures sanitaires liées à la COVID-19 (avril à décembre 2020 et avril à décembre 2021) et depuis la reprise graduelle des mesures de bien-être (avril à décembre 2022, avril à décembre 2023 et avril à décembre 2024).
Figure 12. Taux de malaises vagaux modérés et graves avant la mise en place des mesures de bien-être des donneurs (avril à décembre 2018), pendant l’application des mesures (avril à décembre 2019), après l’arrêt des mesures de bien-être et l’instauration des mesures sanitaires liées à la COVID-19 (avril à décembre 2020 et avril à décembre 2021) et depuis la reprise graduelle des mesures de bien-être (avril à décembre 2022, avril à décembre 2023 et avril à décembre 2024).

 

Taux d’hémoglobine et réserves de fer des donneurs 

Un taux d’hémoglobine inférieur à la plage acceptable est la raison la plus courante pour laquelle un donneur ne peut pas donner de sang. Un faible taux d’hémoglobine est généralement associé à de faibles réserves de fer, car celui-ci est essentiel à la production d’hémoglobine, soit la protéine qui transporte l’oxygène dans les globules rouges.

Des études réalisées à la Société canadienne du sang ont montré que les réserves de fer des femmes avaient tendance à être plus faibles que celles des hommes. De plus, les dons de sang fréquents réduisent davantage les réserves de fer, que les donneurs soient masculins ou féminins. Pour atténuer le risque d’anémie par carence en fer, la Société canadienne du sang a établi des seuils minimaux d’hémoglobine pour les donneurs, soit 130 g/l pour les hommes et 125 g/L pour les femmes. Dans le cas des donneurs de plasma, le seuil minimal d’hémoglobine pour faire un don est de 125 g/L, quel que soit le genre du donneur.

En raison de l’incidence des dons fréquents sur les réserves de fer, la Société canadienne du sang exige également un intervalle minimal entre deux dons de sang total. Bien qu’il soit de 56 jours pour les hommes, il est passé de 56 à 84 jours pour les femmes en 2017. Cette période d’attente plus longue entre les dons permet aux femmes de reconstituer leurs réserves de fer et de revenir à un taux normal d’hémoglobine.

En adoptant ces mesures, la Société canadienne du sang souhaite assurer la santé et la sécurité des donneurs, tout en garantissant la stabilité des réserves de sang et de plasma. Le site Web sang.ca contient de l’information sur le fer et la sécurité des dons de sang, tout comme le dépliant Ce que vous devez savoir avant de donner du sang, que les donneurs sont tenus de lire avant chaque don de sang.

En 2024, le taux moyen d’hémoglobine des donneurs de sang total était de 151 g/l pour les hommes et de 137 g/l pour les femmes. Chez les primo-donneurs masculins, le taux moyen d’hémoglobine a été établi à 155 g/l contre 151 g/l pour les donneurs masculins réguliers. Dans le cas des donneurs féminins, le taux moyen d’hémoglobine a été maintenu à 137 g/l, tant pour les primo-donneurs que pour les donneurs réguliers. Les taux de refus étaient nettement plus élevés chez les primo-donneurs féminins (9,4 %) et les donneurs féminins réguliers (7,9 %), alors que chez les donneurs masculins, ils se chiffraient à 1,0 % pour les primo-donneurs masculins et à 1,8 % pour les donneurs masculins réguliers (figure 13).

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Figure 13. Taux d’exclusion lié au taux d’hémoglobine par type de donneur et sexe, 2024.
Figure 13. Taux d’exclusion lié au taux d’hémoglobine par type de donneur et sexe, 2024.

 

Analyse du taux de ferritine

L’analyse du taux de ferritine dans le plasma permet de déterminer si les réserves en fer sont faibles avant que le taux d’hémoglobine ne chute. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’avoir de faibles réserves en fer avant de faire un don. Ainsi, une baisse des réserves en fer attribuable aux dons fréquents est plus courante chez les femmes.

Depuis le 16 janvier 2023, la Société canadienne du sang analyse le taux de ferritine des femmes tous les dix dons. Celles dont le taux de ferritine est faible en sont avisées et doivent s’abstenir de faire un don pendant au moins six mois. Elles sont également encouragées à consulter un professionnel de la santé pour subir d’autres tests et obtenir des conseils concernant la prise de suppléments de fer. Aucun donneur n’a été exclu en raison des résultats de ses analyses de taux de ferritine.

Comme le montre la figure 14, près d’un quart des femmes qui en étaient à leur 10e, 20e, 30e, etc., don avaient un faible taux de ferritine. De ce nombre, plus de 30 % avaient fait six dons ou plus au cours des deux dernières années.

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Figure 14. Pourcentage de femmes qui en étaient à leur 10e, 20e ou 30e, etc., don par nombre de dons de sang total au cours des deux dernières années avant l’analyse du taux de ferritine, et taux de ferritine, 2023-2024.
Figure 14. Pourcentage de femmes qui en étaient à leur 10e, 20e ou 30e, etc., don par nombre de dons de sang total au cours des deux dernières années avant l’analyse du taux de ferritine, et taux de ferritine, 2023-2024.

 

Malgré qu’ils aient été avisés de ne pas refaire de don avant au moins six mois, 35 % des donneurs ayant un faible taux de ferritine sont revenus dans les cinq mois qui ont suivi. De manière globale, 75 % des donneurs à faible taux de ferritine ont effectué un nouveau don au cours des 18 mois suivants contre 86 % des donneurs qui avaient un taux de ferritine normal ou élevé (figure 15). Plus le temps d’attente avant un nouveau don était long, plus le taux d’exclusion était bas. En examinant le taux de ferritine et en transmettant des renseignements adéquats aux donneurs, la Société canadienne du sang s’engage à améliorer la gestion des réserves de fer des donneurs, contribuant ainsi à leur santé et à leur sécurité, tout en assurant la stabilité des réserves de sang. Il est nécessaire de procéder à une évaluation approfondie de l’effet de cette politique sur le nombre de donneurs qui refont un don et sur la fréquence des dons. 
 

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Figure 15. Nombre de mois entre un premier don et un nouveau don suivant l’analyse du taux de ferritine chez les donneurs féminins de sang total dont le taux de ferritine a été analysé entre le 16 janvier et le 30 juin 2023 (N = 8 639). Tous les donneurs avaient déjà effectué au moins dix dons de sang total avant l’analyse de leur taux de ferritine. Lorsqu’ils sont revenus pour faire un nouveau don, ils ont pu le faire ou ont été exclus en raison d’un faible taux d’hémoglobine ou d’une autre raison. Tous le
Figure 15. Nombre de mois entre un premier don et un nouveau don suivant l’analyse du taux de ferritine chez les donneurs féminins de sang total dont le taux de ferritine a été analysé entre le 16 janvier et le 30 juin 2023 (N = 8 639). Tous les donneurs avaient déjà effectué au moins dix dons de sang total avant l’analyse de leur taux de ferritine. Lorsqu’ils sont revenus pour faire un nouveau don, ils ont pu le faire ou ont été exclus en raison d’un faible taux d’hémoglobine ou d’une autre raison. Tous les donneurs ont fait l’objet d’un suivi pendant une période de 18 mois.

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Répartition démographique des donneurs

Les caractéristiques démographiques des donneurs de sang total sont décrites aux figures 16 à 19, ainsi que dans le tableau 10. La répartition des donneurs par région varie de 9,8 % dans les Prairies à 44,7 % en Ontario. La majorité correspond à des donneurs réguliers (79 %) qui ont fait 90 % des dons et, dans toutes les régions, près de la moitié sont des femmes (48 %). Les données démographiques des donneurs de plasma d’aphérèse figurent à la section 3. Tous les donneurs de sang sont invités à répondre à une question facultative sur leur groupe racial ou ethnique, ce qui aide le laboratoire à sélectionner les échantillons des donneurs pour des typages supplémentaires de groupes sanguins rares, plus fréquents dans certaines populations. Plus de 95 % des donneurs ont répondu à cette question. 

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Figure 16. Répartition des donneurs de sang de la Société canadienne du sang par région.
Figure 16. Répartition des donneurs de sang de la Société canadienne du sang par région.

Tableau 10. Pourcentage des donneurs de sang par sexe et par région.

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Tableau 10. Pourcentage des donneurs de sang par sexe et par région..
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25,9 % des donneurs appartiennent à un groupe ethnique racialisé. 25,5 % des donneurs avaient 60 ans ou plus. 89,8 % des dons provenaient de donneurs réguliers.

 

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Figure 17. Répartition des donneurs de sang racisés par région, 2022-2024.
Figure 17. Répartition des donneurs de sang racisés par région, 2022-2024.


Comme par le passé, la plupart des dons proviennent de donneurs qui s’identifient comme blancs (74,1 %). Comme le montre la figure 17, la proportion des donneurs racialisés varie selon la région, allant de 11 % dans la région de l’Atlantique à 33 % en Colombie-Britannique. Dans toutes les régions du Canada, la proportion de donneurs racialisés a légèrement augmenté en 2024 par rapport à 2023 et 2022. 

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Figure 18. Type de donneur par groupe ethnique, 2024.
Figure 18. Type de donneur par groupe ethnique, 2024.


Bien que les primo-donneurs composent jusqu’à 22 % de l’ensemble des donneurs de sang total, 39 % proviennent de groupes racialisés (figure 18), ce qui s’explique en partie par la diversité croissante des groupes d’âge plus jeunes. Depuis 2023, les donneurs pouvaient faire un choix parmi une liste plus exhaustive d’options pour décrire leur groupe ethnique. Des 25,9 % de donneurs qui ont sélectionné un groupe ethnique autre que blanc, les donneurs qui s’identifient comme asiatiques constituaient le deuxième groupe le plus nombreux de donneurs de sang dans toutes les régions, soit 12,3 % de tous les donneurs qui ont fourni de l’information (figure 19). Ils étaient suivis des donneurs multiethniques (3,8 %) et des donneurs philippins (2,6 %). Les donneurs d’origine hispanique ou latino-américaine, ils constituaient 1,8 %. Quant aux donneurs arabes, ils représentaient 1,6 % et les donneurs autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits), 1,5 % du bassin de donneurs. Enfin, les donneurs noirs représentaient 0,8 % du bassin. Les pourcentages de donneurs appartenant à des groupes ethniques sont comparables à leur représentation dans la population générale. Les seules exceptions sont les Noirs et les Autochtones, qui sont sous-représentés. En effet, la population canadienne se compose d’environ 5 % d’Autochtones et d’environ 4,3 % de Noirs.

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Figure 19. Composition des groupes ethniques autodéclarés par les donneurs de sang total, 2024.
Figure 19. Composition des groupes ethniques autodéclarés par les donneurs de sang total, 2024.

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Bibliographie

Sélection des donneurs 

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O’Brien SF, Goldman M, Robillard P, Osmond L, Myhal G, Roy E.  Donor screening question alternatives to men who have sex with men time deferral: Potential impact on donor deferral and discomfort.  Transfusion 2021;61:94-101. 

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O’Brien SF, Naicker K, Osmond L, Holloway K, Drews SJ, Bigham M, Goldman M. Notification of blood donors who test positive for transfusion-transmissible infections. Vox Sang 2024 online ahead of print 

Risques résiduels 

O’Brien SF, Gregoire Y, Pillonel J, Steele WR, Custer B, Davison K, Germain M, Lewin A, Seed CR.  HIV residual risk in Canada under a three-month deferral for men who have sex with men.  Vox Sang 2020;115:133-139.  

Caffrey N, Goldman M, Lewin A, Gregoire Y, Yi QL, O’Brien SF. Removing the men who have sex with men blood donation deferral: Informing risk models using Canadian public health surveillance data. Transfus Clin Biol 2022;29:198-204. 

Babesia microti

O’Brien SF, Drews SJ, Yi QL, Bloch EM, Ogden NH, Koffi JK, Lindsay LR, Gregoire Y, Delage G. Risk of transfusion-transmitted Babesia microti in Canada. Transfusion 2021;61:2958-2968.   

Drews SJ, Van Caeseele P, Bullard J, Lindsay LR, Gaziano T, Zeller MP, Lane D, Ndao M, Allen VG, Boggild AK, O’Brien SF, Marko D, Musuka C, Almiski M, Bigham M. Babesia microti in a Canadian blood donor and lookback in a red blood cell recipient. Vox Sang 2022;117:438-441. 

Drews SJ, Kjemtrup AM, Krause PJ, Lambert G, Leiby DA, Lewin A, O’Brien SF, Renaud C, Tonnetti L, Bloch EM. Transfusion-transmitted Babesia spp: A changing landscape of epidemiology, regulation, and risk mitigation. J Clin Microbiol 2023;61:e0126822. 

Hépatite E

Fearon MA, O’Brien SF, Delage G, Scalia V, Bernier F, Bigham M, Weger S, Prabhu S, Andonov A.  Hepatitis E in Canadian blood donors.  Transfusion 2017;57:1420-1425. 

Delage G, Fearon M, Gregoire Y, Hogema BM, Custer B, Scalia V, Hawes G, Bernier F, Nguyen ML, Stramer S. Hepatitis E virus infection in blood donors and risks to patients in the United States and Canada. Trans Med Rev 2019;33:139-145. 

Hépatite B

O’Brien SF, Reedman CN, Osiowy C, Bolotin S, Yi QL, Lourenco L, Lewin A, Binka M, Caffrey N, Drews SJ. Hepatitis B blood donor screening data: An under-recognized resource for Canadian public health surveillance. Viruses 2023;15:409 

O’Brien SF, Ehsani-Moghaddam B, Goldman M, Drews SJ. Prevalence of hepatitis B in Canadian first time blood donors: Association with social determinants of health. Viruses 2024;16:117 

Osiowy C, Giles E, Lowe CF, Matic N, Murphy DG, Uzicanin S, Drews SJ, O’Brien SF. Hepatitis B virus genotype surveillance in Canadian blood donors and a referred patient population, 2016-2021. Vox Sang 2024;119:232-241.  

Hépatite C 

O’Brien SF, Ehsani-Moghaddam B, Osmond L, Fan W, Goldman M, Drews SJ.  Epidemiology of hepatitis C over 28 years of monitoring Canadian blood donors: Insight into a low-risk undiagnosed population.  BMC Public Health 2024; 24:2319. 

Bactéries 

Ramirez-Arcos S, Evand S, McIntyre T, Pang C, Yi QL, DiFranco C, Goldman M. Extension of platelet shelf life with an improved bacterial testing algorithm. Transfusion 2020;60:2918-2928. 

Paludisme

O’Brien SF, Ward S, Gallian P, Fabra C, Pillonel J, Davison K, Seed CR, Delage G, Steele WR, Leiby DA   Malaria blood safety policy in five non-endemic countries: a retrospective comparison through the lens of the ABO risk-based decision-making framework.  Blood Transfus 2019;17:94-102. 

HTLV 

O’Brien SF, Yi QL, Goldman M, Gregoire Y, Delage G.  Human T-cell lymphotropic virus: A simulation model to estimate residual risk with universal leukoreduction and testing strategies in Canada.  Vox Sang 2018;113:750-759. 

O’Brien SF, Ehsani-Moghaddam B, Goldman M, Osmond L, Fan W, Drews SJ.  Prevalence of human T-cell lymphotropic virus-1/2 in Canada over 33 years: A unique contribution of blood donors to public health surveillance.  Can J Public Health 2024;115:611-621. 

Syphilis 

O’Brien SF, Drews SJ, Yi QL, Osmond L, Tran V, Zhou HY, Goldman M.  Monitoring syphilis serology in blood donors: Is there utility as a surrogate marker of early transfusion transmissible infection behavioral risk?  Transfusion 2023;63:1195-1203. 

Carence en fer

Goldman M, Uzicanin S, Osmond L, Yi QL, Scalia V, O’Brien SF. Two year follow-up of donors in a large national study of ferritin testing.  Transfusion 2018;25:2868-2873. 

Goldman M, Yi QL, Steed T, O’Brien SF.  Changes in minimum hemoglobin and interdonation interval: impact on donor hemoglobin and donation frequency.  Transfusion 2019;59:1734-1741. 

Chasse M, Tinmouth A, Goldman M et al.  Evaluating the clinical effect of female donors of child-bearing age on maternal and neonatal outcomes: A cohort study.  Transfusion Medicine Reviews, 2020;24:117-123. 

Blake JT, O’Brien SF, Goldman M. The impact of ferritin testing on blood availability in Canada. Vox Sang 2022;117:17-26. 

Bien-être du donneur

Goldman M, Germain M, Gregoire Y, Vassallo RR, Kamel H, Bravo M, O’Brien SF.  Safety of blood donation by individuals over age 70 and their contribution to the blood supply in five developed countries:  a BEST Collaborative group study.  Transfusion 2019; 59:1267-1272. 

Goldman M, Uzicanin S, Marquis-Boyle L, O’Brien SF. Implementation of measures to reduce vasovagal reactions: Donor participation and results. Transfusion 2021;61:1764-1771. 

Santé publique

O’Brien SF, Drews SJ, Lewin A, Russell A, Davison K, Goldman M. How do we decide how representative our donors are for public health surveillance? Transfusion 2022;62:2431-2437. 

O’Brien SF, Drews SJ, Lewin A, Osiowy C, Drebot MA, Renaud C. Canadian blood suppliers: An expanded role in public health surveillance? Can Comm Dis Rep 2022;48:124-130. 

O’Brien SF, Goldman M, Drews SJ. An expanded role for blood donor emerging pathogen surveillance CMAJ 2023;195:E16. 

Changement climatique et risques d’infections

Drews SJ, Wendel S, Leiby DA, Tonnetti L, Ushiro-Lumb I, O’Brien SF Climate change and parasitic risk to the blood supply. Transfusion 2023;63:638-645. 

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Annexe I

Historique des tests de dépistage

  Marqueur Entrée en vigueur 
1 Syphilis 1949
2 VHB (virus de l’hépatite B)
AgHBs 1972
Anticorps anti-HBc 2005
TAAN VHB 2011
3 VIH (virus de l’immunodéficience humaine)
ELISA (méthode immuno-enzymatique) anti-VIH-1 1985
ELISA anti-VIH-1/2 1992
Antigène p24 VIH-1 1996 (supprimé en 2003, repris en 2021)
TAAN VIH-1 2001
ELISA anti-VIH-1/2 (dont le sous-type O du VIH-1) 2003
4 HTLV (virus T-lymphotrope humain)
Anti-HTLV-I 1990
Anti-HTLV-I/II 1998
5 VHC (virus de l’hépatite C)
ELISA anti-VHC 1990
TAAN VHC 1999
6 VNO (virus du Nil occidental)
TAAN VNO 2003
7 Dépistage sélectif de la maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi) 2010
8 Bactéries
BacT Alert  2004
BacT Alert modifié pour les plaquettes de sept jours 2017

Années d’entrée en vigueur des premiers dépistages, qui ont, depuis, évolué.
Technique de réduction de la teneur en agents pathogènes mise en œuvre en 2022 et en 2023 pour les concentrés plaquettaires standard et en 2024 pour les plaquettes d’aphérèse, ce qui a éliminé le besoin de recourir à l’analyse bactériologique.

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Annexe II

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Figure 20. Taux de prévalence du VIH, du VHC, du VHB, du HTLV et du virus de la syphilis dans les premiers dons et les dons répétés. (Remarque : Les échelles de ces graphiques diffèrent pour l’axe des y).
Figure 20. Taux de prévalence du VIH, du VHC, du VHB, du HTLV et du virus de la syphilis dans les premiers dons et les dons répétés. (Remarque : Les échelles de ces graphiques diffèrent pour l’axe des y).

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