Auteurs(es) : Shuoyan Ning, M.D., FRCPC, DRCPSC; Bryan Tordon, M.D., FRCPC; Michelle Zeller, M.D., FRCPC, DRCPSC; Waseem Anani, M.D.
Mis à jour le : 28 septembre 2023
REMARQUE : Cette présentation reflète les données disponibles au moment de la publication. Elle porte uniquement sur les mélanges de plaquettes traitées au psoralène, qui sont désormais produits par tous les centres de production de la Société canadienne du sang depuis le 6 mai 2024. Pour plus d’informations et des ressources (présentations, vidéos narrées, animations), veuillez consulter le chapitre 19 du Guide de la pratique transfusionnelle.
Le tableau 1 ci-dessous vous montre les différentes caractéristiques. (Ce tableau est extrait du chapitre 19 du Guide clinique de la transfusion.)
Tableau 1 : Résumé des caractéristiques des PMTP et des plaquettes non traitées
Caractéristique du composant | Plaquettes mélangées non traitées | Plaquettes d’aphérèse non traitées | Plaquettes mélangées traitées au psoralène (PMTP) |
---|---|---|---|
Plaquettes non traitées (à teneur non réduite en agents pathogènes) | Plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes | ||
Volume unitaire moyen (ml) | 317 | 223 | 184 |
Nombre de donneurs dans le composant | 4 | 1 | 7‡ |
Volume plasmatique moyen (ml) | 317 (environ 20 ml pour 3 donneuses + 257 ml de plasma d’un donneur de sexe masculin) | 173 | 75 (environ 11 ml par donneur) |
Numération plaquettaire approx. (x 109 plaquettes par litre) | 1,069 | 1,493 | 1,363 |
Concentration plaquettaire approx. (x 109 plaquettes par litre) | 339 | 333 | 251 |
Solution de resuspension | Plasma | Plasma | Environ 60 % de solution additive pour plaquettes (PAS-E) + 40% de plasma |
Anticoagulant | CPD | ACD-A | CPD |
Dépistage bactérien effectué par la Société canadienne du sang | Oui | Oui | Non |
Délai typique entre le prélèvement de sang des donneurs et la délivrance du composant à l’hôpital | Jour 3 | Jour 3 | Jour 2 |
Durée de conservation du composant (à partir du prélèvement de sang) | 7 jours | 7 jours | 7 jours* |
Présence de lymphocytes viables | Oui, irradiation requise pour les patients vulnérables¥ | Oui, irradiation requise pour les patients vulnérables¥ | Absence de lymphocytes viables, irradiation non requise pour les patients vulnérables |
‡ Les mélanges de plaquettes traitées au psoralène sont fabriqués à partir de couches leucoplaquettaires de sept donneurs (hommes ou femmes), qui sont mélangées, puis divisées en deux unités aux fins de transfusion. À noter que le rendement plaquettaire des mélanges de plaquettes traitées au psoralène est inférieur à celui des plaquettes mélangées non traitées. * La durée de conservation des PMTP est passée de 5 à 7 jours le 24 avril 2023. ¥ Se reporter aux Recommandations sur l’utilisation de produits sanguins irradiés au Canada du Comité consultatif national sur le sang et les produits sanguins. |
Pour traiter les plaquettes, la Société canadienne du sang utilise la technologie d’inactivation des agents pathogènes INTERCEPT de Cerus. Cette technologie utilise un composé de psoralène (l’amotosalène) et l’illumination aux UV pour endommager de manière irréversible le matériel génétique présent dans les agents pathogènes, ce qui les rend inactifs.
Les PATP et les PMTP constituent maintenant l’intégralité des réserves de plaquettes de la Société canadienne du sang. Toutefois, nous gardons une petite réserve de plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E pour répondre aux besoins spécifiques.
Tous les centres de production de la Société canadienne du sang ne produisent désormais que des PMTP et des PATP. Les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E sont disponibles sur demande pour des indications limitées. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à la FAQ sur les PATP et les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E ainsi qu’à la circulaire d’information de la Société canadienne du sang.
Oui, une dose jumelée peut être délivrée sur demande et sous réserve de disponibilité. Les plaquettes standard seront délivrées selon leur date d’expiration, sauf indication contraire.
La Société canadienne du sang suivra de près l’évolution de la demande en produits plaquettaires, les éventuels gaspillages et toute fluctuation des réserves.
Il est prévu que Santé Canada évalue le nombre de leucocytes résiduels, le pH, la concentration plaquettaire, ainsi que les tests de stérilité à la date d’expiration.
Depuis novembre 2022, la Société canadienne du sang réalise systématiquement un test automatisé des titres d’isohémagglutinines (anti-A1, anti-B) pour tous les donneurs de sang total et de plaquettes d’aphérèse. Les plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes qui répondent aux critères sont étiquetées « Faible titre d’anticorps anti-A/B » (voir la FAQ sur le test des titres d’isohémagglutinines). Les mélanges de plaquettes étiquetés comme tels sont réalisés à partir de donneurs présentant chacun un faible titre d’anticorps anti-A/B. Les PATP étant fabriquées à partir du sang de 7 donneurs, seule une minorité de ces composants peuvent être étiquetés comme tels.
La Société canadienne du sang ne peut rien garantir quant au titrage ABO des PMTP non étiquetés « Faible titre d’anticorps anti-A/B ». Toutefois, on peut s’attendre à ce que le titrage ABO des PATP soit inférieur à celui des plaquettes non traitées (à teneur non réduite en agents pathogènes) en raison de l’élimination d’environ 60 % de plasma et de l’ajout de la solution additive pour plaquettes (PAS-E). S’ils le souhaitent, les hôpitaux peuvent utiliser un segment de la tubulure d’échantillonnage pour préparer un titrage.
Le psoralène ajouté aux plaquettes est éliminé grâce à un système d’adsorption très efficace à la fin du processus de fabrication. Ainsi, ni les traces éventuelles de psoralène restant ni le processus d’inactivation des agents pathogènes n’ont d’influence sur les analyses de laboratoire.
La procédure de signalement des réactions indésirables aux plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes est la même que pour n’importe quelle réaction indésirable survenant à la suite de l’administration d’un composant sanguin fabriqué par la Société canadienne du sang. Pour plus d’informations, consultez le Déclaration des réactions transfusionnelles indésirables (voir l’algorithme concernant les composants sanguins — Figure 1).
Les produits plaquettaires non traités (mélangés ou d’aphérèse) doivent être irradiés conformément à la pratique habituelle, en fonction de la situation clinique. La Société canadienne du sang continuera à fournir aux hôpitaux des composants plaquettaires non traités irradiés. Les plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes ne doivent pas être irradiées et peuvent être utilisées sans danger chez les patients nécessitant des composants sanguins irradiés.
Les unités de plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes n’ont pas besoin d’être irradiées, puisque les leucocytes sont inactivés lors du processus. Dans le cas où celles-ci seraient quand même irradiées, elles peuvent tout de même être transfusées conformément aux recommandations du fabricant.
Depuis le 6 mai 2024, tous les centres de production de la Société canadienne du sang utilisent une technologie d’inactivation des agents pathogènes pour la production des plaquettes d’aphérèse et des mélanges de plaquettes. La majorité des plaquettes HLA et HPA compatibles sont fabriquées selon un procédé d’inactivation des agents pathogènes. Les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E qui sont HLA ou HPA compatibles sont disponibles sur demande pour des indications limitées.
Veuillez utiliser le formulaire Demande de plaquettes HLA/HPA spécifiques (Request for HLA/HPA Selected Platelets) et expliquer vos besoins en matière de plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E (y compris les plaquettes destinées aux transfusions intra-utérines) dans la section réservée aux renseignements supplémentaires.
Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à la FAQ sur les PATP et les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E.
Oui, on peut obtenir des aliquotes tant qu’il reste un volume résiduel minimal de 135 ml dans l’unité. Autrement dit, s’il reste 135 ml ou moins dans l’unité, il n’est pas possible d’utiliser le composant plaquettaire ni d’obtenir des aliquotes. Pour réduire le volume des unités de PMTP, vous devez transférer leur contenu dans des poches appropriées à la centrifugation.
Non, les composants plaquettaires non traités sont moins concentrés que les mélanges de plaquettes traitées au psoralène. La concentration finale des mélanges de plaquettes traitées au psoralène est environ 1,4 fois supérieure à celle des plaquettes mélangées non traitées (voir tableau 1).
Oui. Une fois le bulbe retiré, la longueur de la tubulure restante est d’environ 8 cm. Cela devrait suffire pour raccorder une autre poche selon la soudeuse utilisée.
Oui, on peut transfuser des plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E et des mélanges de plaquettes traitées au psoralène à un même patient.
Oui, les mélanges de plaquettes traitées au psoralène et les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E peuvent être raccordés à la même tubulure, à condition que la date d’expiration du tube ne soit pas dépassée
Non. Les mélanges de plaquettes traitées au psoralène peuvent être transfusés au même débit que les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E. Ce débit doit être conforme aux politiques de votre établissement.
De microagrégats ont été observés dans certaines unités. L’agitation devrait les dissiper. En plaçant les unités sur l’agitateur en orientation paysage, on peut réduire l’agrégation. Les plaquettes contenant des particules visibles ne sont pas de moins bonne qualité que les concentrés exempts de particules.1
Aucune prémédication n’est spécifiquement requise avant la transfusion des mélanges de plaquettes traitées au psoralène.
Chez l’adulte, une unité de mélange de plaquettes traitées au psoralène sera équivalente à une unité de plaquettes non traitées (mélangées ou d’aphérèse).
Chez les patients néonataux et pédiatriques, la dose recommandée pour la transfusion d’un mélange de plaquettes traitées au psoralène et de plaquettes non traitées est indiquée dans la circulaire d’information de la Société canadienne du sang.
Les mélanges de plaquettes traitées au psoralène ne sont pas indiqués pour les nouveau-nés subissant une photothérapie à l’aide d’un dispositif émettant un rayonnement d’une longueur d’onde d’énergie maximale inférieure à 425 nm ou présentant une longueur d’onde d’émission minimale inférieure à 375 nm, du fait du risque d’érythème résultant de l’interaction entre la lumière ultraviolette et l’amotosalène. La photothérapie à lumière bleue/verte à des longueurs d’onde maximales de 450-460 nm est la norme de soins actuelle pour le traitement de l’hyperbilirubinémie néonatale au Canada.1
Après la transfusion d’un grand volume de plaquettes dans un cas de PCE ou de puvathérapie, il y a un risque théorique d’inactivation des globules blancs si le patient est exposé à une longueur d’onde d’énergie maximale inférieure à 425 nm ou à une longueur d’onde d’émission minimale inférieure à 375 nm. Aucun cas de préjudice n’a été signalé.
Les données actuelles semblent indiquer que la numération plaquettaire absolue et le rendement plaquettaire transfusionnel résultant de l’administration d’un mélange de plaquettes traitées au psoralène sont plus faibles que ceux associés aux plaquettes non traitées. S’agissant de la numération plaquettaire absolue sur 24 heures, l’écart moyen rapporté est de -4,1 (intervalle de confiance à 95 %, ‑7,16 à -1,04) et -8,3 (intervalle de confiance à 95 %, -9,82 à -6,06) dans des études sur la transfusion d’une unité et de plusieurs unités de plaquettes, respectivement. Il n’y avait aucune différence en termes d’hémorragie. Par ailleurs, seuls 7 % des patients atteints d’un cancer hématologique et ayant reçu des plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes ont eu besoin de transfusions de plaquettes supplémentaires par rapport aux patients ayant reçu des plaquettes non traitées.2
Non, les données actuelles ne semblent pas indiquer de risque d’augmentation de l’allo-immunisation anti-HLA. Il existe des données contradictoires quant aux taux d’allo-immunisation en raison des différentes manières de préparer les plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes et des technologies utilisées dans les essais cliniques. Dans l’ensemble, il ne semble pas y avoir de changement du taux d’allo-immunisation avec les plaquettes INTERCEPT3
Aucune étude n’a encore été publiée sur l’innocuité de la transfusion de plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes aux personnes allergiques au psoralène, y compris au psoralène d’origine alimentaire. Toutefois, selon les données d’hémovigilance, la transfusion de plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes présenterait un faible risque de réaction allergique comparée à la transfusion de plaquettes non traitées. Bien que le dispositif d’adsorption du composé élimine l’amotosalène du produit — tout en laissant des traces, il existe théoriquement un risque de réaction allergique ou anaphylactique lors de la transfusion de plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes aux personnes allergiques au psoralène.
Vous pouvez commander des plaquettes à teneur non réduite en agents pathogènes pour les personnes allergiques au psoralène. Il vous faudra toutefois compter un minimum de trois jours pour la livraison de ce type de composant (voir la FAQ sur les PATP et les plaquettes d’aphérèse non traitées dans la solution PAS-E). En cas d’urgence, il convient d’évaluer les risques et bienfaits de toute transfusion au cas par cas et de décider des mesures à prendre avant l’administration de la transfusion (p. ex. prémédication).