Lancé à l’automne 2013, le PPHI est devenu l’une des pierres angulaires de la contribution de la Société canadienne du sang au système de don et de transplantation d’organes du Canada. Il permet aux receveurs hyperimmunisés, pour lesquels il est difficile de trouver un donneur compatible en raison de leur profil immunologique, d’avoir accès à un bassin national de donneurs décédés.
Les données présentées dans le présent rapport proviennent du RCT et portent sur la période comprise entre 2013 et 2018, c’est-à-dire depuis le lancement du programme (en novembre 2013) jusqu’à la fin de décembre 2018.
Facteur clé de succès : l’échange interprovincial d’organes
La coopération interprovinciale demeure essentielle au succès du PPHI. À la fin de 2018, ce programme avait permis 499 transplantations, dont 297 résultaient d’un échange interprovincial. La proportion de transplantations interprovinciales réalisées grâce au PPHI augmente chaque année : en 2018, 68 % des transplantations facilitées par le programme impliquaient un donneur et un receveur dans des programmes de provinces différentes.
Patients les plus difficiles à jumeler
La plupart des patients actifs inscrits au PPHI sont les candidats les plus difficiles à jumeler. Il s’agit de patients dont le PRAc (anticorps réactifs contre les échantillons du panel calculés) fait en sorte que leurs chances de trouver un organe compatible sont de 1 donneur sur 100 ou plus (PRAc de 100 %). Dans la plupart des cas, les candidats à la transplantation ayant un PRAc de 100 % peuvent espérer être compatibles avec 0,1 % des donneurs ou moins. Jusqu’à maintenant, seuls 15 % des patients ayant un PRAc de 100 % inscrits au programme ont reçu une transplantation par le biais du registre; ce faible pourcentage est surtout attribuable à la difficulté de trouver un donneur compatible. Pour remédier à ces difficultés, la politique d’attribution des organes du PPHI a été modifiée en 2016 afin de prioriser les patients hyperimmunisés ayant le PRAc le plus élevé; ce changement a amené une nette augmentation des transplantations chez ces patients difficiles à jumeler. Sur les 240 transplantations facilitées par le PPHI avant la modification de la politique d’attribution des organes, seules 51 ont été attribuées à des patients ayant un PRAc de 100 %, tandis que sur les 240 premières transplantations effectuées après la modification de cette politique, 74 ont été attribuées à des patients dont le PRAc était de 100 %. Cela représente une augmentation de 47 % du nombre de patients ayant un PRAc de 100 % qui ont reçu une transplantation. Les patients dont le PRAc est de 99 %, qui ont également reçu un accès prioritaire aux donneurs, ont aussi profité du changement de politique.
Diminution potentielle du nombre de transplantations dans l’avenir
Malgré ces progrès, les résultats actuels donnent à penser qu’il sera possible de réaliser moins de transplantations dans le cadre du PPHI, surtout pour les patients les plus difficiles à jumeler (ceux ayant un PRAc de 99 % et de 100 %). Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs comme l’augmentation disproportionnée du nombre de patients présentant un PRAc de 100 % (les plus difficiles à jumeler) inscrits au programme.
Nouvelles mesures et nouveaux paramètres opérationnels
Outre les activités de surveillance et de production de rapports en cours, d’autres mesures proactives visant à améliorer les possibilités de transplantation sont actuellement à l’étude, et certaines des mesures (comme l’ajout de nouvelles options pour le crossmatch des anticorps et l’adoption de méthodes plus précises d’évaluation de la compatibilité) pourraient être bientôt mises en œuvre. En complément des améliorations continuelles, les paramètres opérationnels actuels sont très positifs, notamment le faible taux de problèmes immunologiques susceptibles d’empêcher la réalisation des transplantations proposées et la rareté des cas où il est impossible d’attribuer la transplantation au receveur prévu. L’un des grands succès du PPHI est le faible nombre de crossmatchs positifs inattendus. Les résultats des transplantations sont également remarquables, puisque les taux de survie du greffon et du patient se situent dans les plages de résultats attendus dans le cas de transplantations d’organes de donneurs décédés.
Par la fin de 2018, le programme PPHI avait exécuté 499 transplants, dont 297 transplants interprovinciales.