Auteurs : Aditi Khandelwal, MDCM, FRCPC; Sandra Ramirez-Arcos, M.Sc., Ph.D; et Mark Bigham, M.D., M.H.Sc., FRCPC
Publication : Mars 2021
Public cible : Technologues de laboratoires médicaux travaillant dans un laboratoire d’hôpital, médecins spécialistes en transfusion
La Société canadienne du sang réalise des analyses bactériologiques sur les unités de plaquettes produites à partir de couches leucoplaquettaires et recueillies par aphérèse afin d’en contrôler la qualité. Toutefois, comme il n’est pas nécessaire de réaliser ces analyses sur les unités de plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes, cet article ne vise pas les plaquettes extraites de la couche leucoplaquettaire dont la teneur en agents pathogènes a été réduite, également connues sous l’appellation de « plaquettes mélangées traitées au psoralène » (PMTP). Pour en savoir plus sur les PMTP, consultez l’article Plaquettes extraites de la couche leucoplaquettaire à teneur réduite en agents pathogènes.
La foire aux questions ci-dessous permet aux personnels hospitaliers de mieux comprendre la façon dont les résultats positifs aux analyses bactériologiques leur sont transmis, ainsi que ce que cela implique pour eux et la Société canadienne du sang (figure 1).
Pour plus d’informations sur la fabrication et la transfusion des plaquettes, reportez-vous aux chapitres suivants du Guide de la pratique transfusionnelle :
Après une quarantaine d’un minimum de 36 heures, on prélève des échantillons de chaque unité de plaquettes pour réaliser des cultures de bactéries aérobies et anaérobies. Ces échantillons sont inoculés dans des flacons d’hémoculture BACT/ALERT®, lesquels sont incubés pendant 7 jours dans le système BACT/ALERT® 3D (BACT). Une fois les échantillons prélevés, les unités de plaquettes sont remises en quarantaine pendant un minimum de 6 heures.
En cas de résultat positif initial, des analyses de confirmation sont réalisées sur l’unité d’origine si celle-ci est disponible. Sinon, elles sont réalisées sur les produits dérivés (uniquement pour les mélanges de plaquettes). Il y a confirmation des résultats si les bactéries contenues dans l’échantillon initial sont mises en évidence par les analyses supplémentaires.
Dans les données obtenues par la Société canadienne du sang entre août 2017 et décembre 2020, seuls 0,1 % des plaquettes préparées par extraction de la couche leucocytaire et 0,04 % des plaquettes obtenues par aphérèse se sont révélés effectivement contaminés par des bactéries. Pendant cette même période, le pourcentage d’unités de plaquettes ayant fait l’objet d’un rappel en raison de l’obtention d’un résultat positif initial avec le système BACT et dont le résultat initial a été confirmé était de 27,9 % des plaquettes préparées par extraction de la couche leucocytaire et de 5,5 % des plaquettes obtenues par aphérèse. La majorité des bactéries détectées étaient des bactéries commensales de la peau.1 Pour consulter les données les plus récentes, reportez-vous au Rapport de surveillance de la Société canadienne du sang.
Les signes cliniques peuvent inclure de la fièvre, des frissons, une rigidité, des nausées, des vomissements, de la diarrhée, des douleurs abdominales et musculaires, une hypotension, de l’hémoglobinurie, un syndrome de coagulation intravasculaire disséminée et/ou de l’insuffisance rénale. D’autres critères cliniques sont présentés dans le document Lignes directrices relatives aux enquêtes sur les cas soupçonnés de contamination bactérienne transfusionnelle, publié par l’Agence de la santé publique du Canada.2 S’il n’y a aucun signe de septicémie bactérienne, aucune action supplémentaire (y compris la notification des receveurs) n’est requise.3 Si l’état clinique du patient suggère une infection bactérienne par voie transfusionnelle, il convient de suivre la procédure recommandée par l’Agence de la santé publique du Canada pour réaliser l’investigation — à noter que l’investigation peut s’avérer compliquée en cas d’infection prétransfusionnelle ou de prise d’antibiotiques.
Toute suspicion d’infection bactérienne par voie transfusionnelle doit être signalée à la Société canadienne du sang à l’aide du formulaire de déclaration de réactions transfusionnelles appropriée à votre province ou territoire. Vous trouverez plus de détails sur les procédures à suivre ainsi que des liens vers les formulaires appropriés dans ce guide : Déclaration des réactions transfusionnelles indésirables.
En cas de résultat positif initial, des analyses supplémentaires sont effectuées par le laboratoire de la Société canadienne du sang sur la culture de plaquettes incriminée, ainsi que sur l’unité d’origine et les composants dérivés, s’il y a lieu et s’ils sont disponibles. La réalisation de ces analyses peut prendre plusieurs semaines après le rappel des produits. Bien que ces analyses supplémentaires ne soient pas destinées à la prise en charge clinique des patients, la Société canadienne du sang fournira, pour toutes les unités associées déjà transfusées, les résultats de la coloration de Gram et de l’identification bactérienne dès que possible.
Figure 1 : Analyses bactériologiques réalisées sur les plaquettes à la Société canadienne du sang
1. Ramirez-Arcos S, Evans S, McIntyre T, Pang C, Yi Q-L, DiFranco C, Goldman M. Extension of Platelet Shelf Life with an Improved Bacterial Testing Algorithm. Transfusion 2020; 60: 2918-28. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/trf.16112.
2. Agence de la santé publique du Canada. Lignes directrices relatives aux enquêtes sur les cas soupçonnés de contamination bactérienne transfusionnelle, 2007. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/rapports-publications/releve-maladies-transmissibles-canada-rmtc/numero-mensuel/2008-34/lignes-directrices-relatives-enquetes-contamination-bacterienne-transfusionnelle.html (accédé le 24 février 2021).
3. Comité consultatif national sur le sang et les produits sanguins et Société canadienne du sang. Recommandations pour prévenir les transfusés en cas de rappel de produits, 2015. http://www.nacblood.ca/resources/guidelines/recall-recipient-notification.html